Sangsues : ce qu’elles sont, caractéristiques, morphologie, alimentation

Introduction

Les sangsues, appartenant à la classe des annelids, sont des parasites ectoparasites qui vivent en symbiose avec d’autres organismes, tels que les vertébrés et les arthropods, dont ils se nourrissent.​

Définition et classification

Les sangsues, également connues sous le nom de hirudinées, sont des vers plats de la classe des annélidés, caractérisés par leur corps allongé et segmenté.

Ils appartiennent au phylum des platyhelminthes, composé de parasites tels que les trématodes et les cestodes.​

Les sangsues sont classées dans la classe des clitellates, qui regroupe également les lombrics et les oligochètes.​

Il existe environ 700 espèces de sangsues, réparties en trois ordres ⁚ les rhynchobdellides, les pharyngobdellides et les arhynchobdellides.​

Ces vers sont souvent regroupés en fonction de leurs habitudes alimentaires, distinguant ainsi les sangsues sanguinivores, les sangsues carnivores et les sangsues détritivores.

Cette classification permet de mieux comprendre les spécificités biologiques et écologiques de ces organismes complexes.​

Caractéristiques générales

Les sangsues présentent des caractéristiques particulières telles que leur corps mou et flexible, leur taille variable, leur couleur sombre et leur aptitude à se déplacer lentement.

Apparence physique

Les sangsues sont des vers plats, élancés et allongés, munis d’une peau lisse et glissante.​ Leur corps est généralement sombre, brun ou noir, parfois avec des reflets rouges ou jaunes. Ils peuvent mesurer de quelques millimètres à plusieurs centimètres de longueur, selon l’espèce.​ La tête est munie de deux ventouses, une antérieure et une postérieure, qui leur permettent de se fixer à leur hôte. Les yeux sont absents chez certaines espèces, tandis que d’autres possèdent des yeux simples ou composés.​ La cuticule est fine et souple, permettant au ver de se déformer pour pénétrer dans les tissus de l’hôte.​ L’absence de squelette interne rend leur corps flexible et malléable.​

Habitat et distribution

Les sangsues sont présentes dans divers habitats aquatiques et terrestres, incluant les eaux douces et salées, les marais, les tourbières et les sols humides.​ Elles sont répandues sur tous les continents, excepté l’Antarctique. Certaines espèces sont spécialisées dans des habitats spécifiques, comme les sangsues d’eau douce qui vivent dans les rivières et les lacs, tandis que d’autres sont plus généralistes et peuvent être trouvées dans divers environnements. Les sangsues sont souvent associées à des zones où l’eau est stagnante ou à faible courant, ce qui leur permet de s’accrocher plus facilement à leur hôte.​ Elles peuvent également être trouvées dans les régions tropicales et subtropicales, où la température et l’humidité sont élevées.​

Morphologie

Les sangsues présentent un corps allongé, cylindrique et segmenté, recouvert d’une cuticule épaisse et mueable, avec des anneaux transversaux visibles.​

Corps segmenté

Le corps des sangsues est composé de nombreux segments, appelés anneaux, qui se répètent suivant l’axe longitudinal du corps.​ Chaque anneau est séparé par une rainure transverse profonde, formant ainsi une série de segments distincts.​ Les anneaux sont plus ou moins semblables les uns aux autres, mais certains peuvent présenter des spécialisations particulières, comme les anneaux buccaux qui portent les pièces buccales.​ Les segments médians du corps sont souvent plus larges que les segments antérieurs et postérieurs, formant ainsi une région médiane plus volumineuse.​ La segmentation du corps permet aux sangsues de se mouvoir de manière souple et efficace, leur permettant de s’adapter à différents environnements et de capturer leurs proies.​

Système nerveux et sensoriel

Le système nerveux des sangsues est relativement simple, composé d’un cerveau antérieur et d’une chaîne de ganglions nerveux qui s’étendent le long du corps.​ Les ganglions nerveux sont connectés par des nerfs qui innervent les différentes parties du corps, notamment les muscles et les organes sensoriels.​ Les sangsues possèdent des organes sensoriels tels que des yeux simples, des statocystes et des récepteurs chimiques qui leur permettent de détecter les stimuli de leur environnement.​ Les récepteurs chimiques sont particulièrement importants pour les sangsues, car ils leur permettent de détecter la présence de sang ou d’autres substances nutrientes.​ Le système nerveux et sensoriel des sangsues leur permet de répondre à leurs besoins fondamentaux, tels que la recherche de nourriture et la fuite des prédateurs.

Alimentation

Les sangsues sont des parasites qui se nourrissent de fluides corporels, notamment le sang, la lymphe et les tissus mous, qu’elles absorbent à l’aide de leur bouche munie de dents et de suçoirs.​

Alimentation sanguine

Les sangsues sont des hématophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent du sang de leurs hôtes.​ Elles possèdent une bouche munie de trois pièces buccales pointues qui leur permettent de percer la peau de leur proie et de sucer le sang.​

Les sangsues injectent également des anticoagulants et des anesthésiques dans l’organisme de leur hôte pour faciliter leur alimentation.​ Cela leur permet de s’alimenter pendant une période prolongée sans être détectées.​

Certaines espèces de sangsues peuvent consommer jusqu’à 10 fois leur poids en sang en une seule prise de nourriture.​ Cette alimentation sanguine est essentielle à leur survie et leur permet de grandir et de se reproduire.​

Autres sources de nourriture

En plus de leur alimentation sanguine, certaines espèces de sangsues peuvent également se nourrir d’autres substances. Les sangsues aquatiques, par exemple, peuvent consommer des déchets organiques, des algues ou des petits invertébrés.

Certaines espèces terrestres, comme les sangsues médicinales, peuvent se nourrir de liquides corporels autres que le sang, tels que la lymphe ou les sécrétions cutanées.​

Les sangsues peuvent également être carnivores et se nourrir de petits animaux, comme des insectes ou des vers.​ Cette diversité dans leur régime alimentaire leur permet de s’adapter à différents environnements et de survivre dans des conditions variées.

Biologie et comportement

La biologie et le comportement des sangsues sont caractérisés par une grande adaptabilité et une capacité à répondre aux stimuli environnementaux, notamment pour trouver des hôtes et se reproduire.​

Reproduction et cycle de vie

La reproduction des sangsues est un processus complexe qui implique la formation de capsules contenant des œufs fécondés.​ Les adultes matures libèrent ces capsules dans l’environnement, où elles éclosent après une période d’incubation variable.​ Les jeunes sangsues, appelées larves, sont alors libérées et commencent leur développement.​ Au cours de ce cycle, les larves passent par plusieurs stades de mue, au cours desquels elles acquièrent progressivement les caractéristiques adultes.​ La durée du cycle de vie varie en fonction de l’espèce et des conditions environnementales, mais il peut prendre plusieurs semaines ou mois.​ Les sangsues peuvent également avoir un mode de reproduction partenogénétique, où les femelles produisent des œufs non fécondés qui se développent directement en nouveaux individus.​

Comportement et interactions

Les sangsues ont un comportement essentiellement nocturne et solitaire, passant la majorité de leur temps à se reposer ou à chercher de nouvelles sources de nourriture.​ Cependant, lorsqu’elles trouvent un hôte approprié, elles deviennent très actives et utilisent leurs sens développés pour localiser les zones de peau les plus riches en oxygène.​ Les sangsues peuvent également interagir entre elles, notamment lors de la reproduction, où les mâles et les femelles se rencontrent pour s’accoupler.​ Dans certaines espèces, les sangsues peuvent même former des agrégations sur leur hôte, où elles se nourrissent ensemble.​ Enfin, les sangsues ont également des interactions avec d’autres parasites, tels que les trematodes et les platyhelminthes, qu’elles rencontrent sur leur hôte.