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Introduction

Les prions sont des agents infectieux non conventionnels composés exclusivement de protéines, responsables de maladies neurodégénératives fatales chez les animaux et les êtres humains.​

Définition des prions

Les prions sont des particules infectieuses atypiques, composées uniquement de protéines, qui se caractérisent par leur capacité à induire une conformation anormale des protéines cellulaires, entraînant ainsi une réponse immunitaire anormale et des dommages tissulaires irréversibles.​ Ils ne contiennent pas d’acide nucléique, comme les virus et les bactéries, mais sont capables de se répliquer et de se transmettre d’un individu à un autre.​ Les prions sont donc des agents infectieux non conventionnels, à la fois résistants et stables, qui peuvent persister dans l’environnement pendant des années.​ Cette particularité explique leur capacité à causer des épidémies et des pandémies chez les animaux et les êtres humains.​

Importance des prions en biologie

Les prions occupent une place unique en biologie en raison de leurs propriétés inhabituelles et de leur impact sur la compréhension des mécanismes fondamentaux de la vie.​ Ils ont permis de mettre en évidence l’importance du rôle de la conformation des protéines dans la fonctionnalité cellulaire et la pathogenèse des maladies.​ De plus, l’étude des prions a révélé des mécanismes de transmission de l’information génétique innovants et a ouvert de nouvelles perspectives pour la compréhension des processus de régulation de l’expression génétique. Enfin, la recherche sur les prions a également permis de développer de nouvelles approches pour la prévention et le traitement des maladies neurodégénératives.​

Caractéristiques des prions

Les prions se caractérisent par leur résistance exceptionnelle à la dénaturation, leur stabilité thermique et leur capacité à induire une réponse immune inefficace.​

Propriétés chimiques

Les prions sont des molécules protéiques riches en glycane et pauvres en lipides, avec une masse moléculaire variant entre 20 et 30 kDa.​ Ils sont composés d’une seule chaîne polypeptidique, riche en glutamate, aspartate et glycine.​ Les prions sont également caractérisés par une teneur élevée en β-structures et une faible teneur en α-hélices.​ La présence de liaisons hydrogène et de ponts disulfure stables confère aux prions une grande résistance à la dénaturation et à la protéolyse.​ Les études de spectrométrie de masse et de chromatographie liquide à haute performance ont permis de caractériser les propriétés chimiques des prions et de mettre en évidence leurs spécificités structurales.

Propriétés physiques

Les prions présentent des propriétés physiques particulières qui les distinguent des protéines normales.​ Ils sont caractérisés par une grande résistance à la chaleur, à la radiation ionisante et aux détergents.​ Les prions sont également insolubles dans les solvants organiques et résistent à la digestion par les enzymes protéolytiques.​ La microscopie électronique a révélé que les prions formaient des agrégats fibrillaires amyloïdes, caractérisés par une structure hélicoïdale régulière. Les études de diffraction des rayons X et de spectroscopie infrarouge ont permis de déterminer la structure tridimensionnelle des prions et de comprendre leurs propriétés physiques.​

Structure des prions

La structure des prions est caractérisée par une conformation anormale des protéines, entraînant la formation de fibres amyloïdes responsables de la toxicité cellulaire.

Conformation anormale des protéines

La conformation anormale des protéines est un processus clé dans la formation des prions.​ Les protéines normales adoptent une structure tridimensionnelle spécifique, tandis que les prions présentent une conformation altérée, appelée folding anormal.​

Cette modification de la structure protéique entraîne une perte de fonctionnalité et une gain de toxicité, permettant ainsi aux prions de se répliquer et de causer des dommages cellulaires.​

Le mécanisme d’abnormal folding est encore mal compris, mais il est considéré comme une étape critique dans la génération des prions et la propagation des maladies à prions.​

Rôle de l’abnormal folding dans la formation des prions

L’abnormal folding joue un rôle central dans la formation des prions, permettant la transformation de protéines normales en prions infectieux.​

Cette conformation anormale expose des régions hydrophobes de la protéine, facilitant l’agrégation de molécules identiques et la formation de fibrilles amyloïdes.​

Les prions ainsi formés peuvent ensuite se répliquer, entraînant une cascade de réactions en chaîne qui conduit à la formation de dépôts amyloïdes dans le cerveau et à la dégénérescence neuronale.​

Le rôle de l’abnormal folding dans la formation des prions est donc essentiel pour comprendre la biologie des prions et les mécanismes des maladies à prions.

Fonctions des prions

Les prions jouent un rôle important dans la transmission des informations génétiques et la réponse immunitaire, bien que leur fonction précise reste encore largement inconnue.​

Rôle dans la transmission des informations génétiques

Les prions semblent jouer un rôle dans la transmission des informations génétiques, en particulier chez les organismes unicellulaires tels que les levures. Ils peuvent influencer l’expression des gènes et la stabilité du génome.​ Les prions peuvent également servir de mécanisme de stockage et de transmission de l’information épigénétique, permettant ainsi la transmission de caractères acquis à la génération suivante.​ Cependant, le mécanisme exact par lequel les prions transmettent ces informations reste encore mal compris et nécessite des études supplémentaires pour être élucidé.​

Implication dans la réponse immunitaire

Les prions sont impliqués dans la réponse immunitaire, bien qu’ils ne soient pas reconnus comme des antigènes classiques.​ Ils peuvent interagir avec les cellules immunitaires, telles que les macrophages et les dendrites, et influencer la production de cytokines et de chémokines.​ Les prions peuvent également inhiber la présentation d’antigènes et la activation des lymphocytes T, ce qui peut contribuer à l’échappement immunitaire des cellules infectées; Cependant, les mécanismes moléculaires sous-jacents à l’implication des prions dans la réponse immunitaire restent encore mal compris et nécessitent des études supplémentaires pour être élucidés.​

Maladies liées aux prions

Les prions sont responsables de maladies neurodégénératives fatales, notamment la maladie de Creutzfeldt-Jakob, la scrapie, la bovine spongiform encephalopathy (BSE) et la kuru disease.​

Creutzfeldt-Jakob disease

La maladie de Creutzfeldt-Jakob est une maladie neurodégénérative fatale causée par l’infection de prions.​ Elle affecte le cerveau et le système nerveux central, entraînant une perte rapide des fonctions cognitives et motrices.​ Les symptômes initiaux peuvent inclure des problèmes de mémoire, des difficultés de langage et des mouvements anormaux.​ La maladie évolue rapidement, entraînant une perte de mobilité, de vision et d’autres fonctions vitales.​ Il n’existe pas de traitement curatif pour cette maladie, qui est presque toujours fatale dans les mois suivant le diagnostic. La transmission de la maladie peut se faire par des greffes de tissus infectés, des transplantations d’organes ou des instruments médicaux contaminés.

Scrapie et bovine spongiform encephalopathy (BSE) ou “maladie de la vache folle”

La scrapie est une maladie neurodégénérative infectieuse touchant les ovins et les caprins, causée par des prions.​ Les symptômes incluent une perte de poids, des troubles du comportement et une démence.​ La maladie est transmissible entre les animaux par contact direct ou indirect. La BSE, également connue sous le nom de “maladie de la vache folle”, est une maladie similaire affectant les bovins. Elle a été détectée pour la première fois au Royaume-Uni dans les années 1980 et a été liée à la consommation de farine de viande animale contaminée.​ Les deux maladies sont fatales et peuvent être transmises à d’autres espèces, y compris les êtres humains, par ingestion de tissus infectés.​

Kuru disease et fatal insomnia

La maladie de Kuru est une maladie neurodégénérative rare et fatale qui affecte les populations Autochtones de Nouvelle-Guinée.​ Elle est causée par la transmission de prions lors de rituels cannibaliques.​ Les symptômes incluent une perte de coordination, des tremblements et une démence.​ La maladie de Kuru est considérée comme l’une des premières maladies à prions décrites chez l’homme. L’insomnie fatale, également connue sous le nom de syndrome de prion familial, est une autre maladie neurodégénérative due à des prions.​ Elle se caractérise par une perte de sommeil, suivie d’une perte de coordination, de troubles du comportement et finalement de la mort.​ Ces deux maladies sont rares mais fatales et mettent en évidence l’importance de la prévention et de la recherche sur les prions.

Mécanismes de la réplication des prions

La réplication des prions implique la conversion de protéines cellulaires normales en conformations anormales, entraînant la formation de nouveaux prions infectieux.​

Prion replication et protein aggregates

La réplication des prions est étroitement liée à la formation de protéine aggregates, qui sont des agrégats de molécules de protéines anormalement pliées.​ Ces agrégats sont à l’origine de la toxicité cellulaire observée dans les maladies à prions.

La formation de ces agrégats résulte de l’interaction entre les prions infectieux et les protéines cellulaires normales, entraînant une cascade de réactions chimiques qui conduisent à la conversion de protéines normales en conformations anormales.​

Ces agrégats de protéines anormales sont responsables de la propagation de l’infection dans l’organisme, car ils peuvent être transmis à d’autres cellules et tissus, provoquant ainsi la progression de la maladie.​

Formation d’amyloïdes et toxicité cellulaire

La formation d’amyloïdes est un processus clé dans la pathogenèse des maladies à prions, où les protéines anormalement pliées s’agrègent pour former des fibrilles amyloïdes.​

Ces fibrilles ont une structure β-feuillet caractéristique et sont responsables de la toxicité cellulaire observée dans ces maladies.

La toxicité cellulaire résulte de l’accumulation de ces fibrilles amyloïdes dans les cellules, qui perturbent les fonctions cellulaires normales et entraînent finalement la mort cellulaire.​

La compréhension de la formation d’amyloïdes et de la toxicité cellulaire est essentielle pour développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour traiter les maladies à prions.​

4 thoughts on “Prions : ce qu’ils sont, caractéristiques, structure, fonctions, maladies”

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