L’épicurisme : qu’est-ce que c’est, origines, caractéristiques, représentants

L’épicurisme ⁚ qu’est-ce que c’est, origines, caractéristiques, représentants

L’épicurisme est une doctrine philosophique qui met en avant la recherche du plaisir et du bonheur, fondée sur la raison et la vertu, dans une démarche éthique et individuelle.

I.​ Définition et contexte

La définition de l’épicurisme est étroitement liée à son contexte historique et philosophique.​ Cette doctrine émerge dans l’Antiquité grecque, où elle s’inscrit dans un mouvement plus large de réflexion sur la morale et la vertu.

Dans ce contexte, l’épicurisme se présente comme une réponse aux courants philosophiques dominants, tels que le stoïcisme et l’aristotélisme, qui mettaient l’accent sur la maîtrise de soi et la poursuite de la vertu pour elle-même.​

L’épicurisme, quant à lui, propose une vision plus pragmatique et hédoniste de la vie, où le plaisir et le bonheur sont considérés comme les objectifs ultimes de l’être humain.​

Cette approche novatrice et contestataire permet à l’épicurisme de se démarquer des autres écoles philosophiques de l’époque, tout en contribuant à l’enrichissement de la réflexion morale et éthique.

II.​ Origines de l’épicurisme

L’épicurisme prend racine dans l’Antiquité grecque et romaine, où il s’inscrit dans un contexte philosophique et culturel riche et fertile, influencé par les courants de pensée de l’époque.​

A.​ L’Antiquité grecque et romaine

L’épicurisme s’inscrit dans un contexte historique et philosophique spécifique, celui de l’Antiquité grecque et romaine.​ Cette période, marquée par la floraison de la philosophie, voit émerger de nombreux courants de pensée, tels que le stoïcisme, l’aristotélisme, et d’autres encore.​

C’est dans ce contexte que les philosophes grecs, tels que Cicéron, Plutarque et Diogène Laërce, ont pu développer leurs idées et leurs théories.​ L’épicurisme, en tant que doctrine philosophique, s’appuie sur ces fondements pour élaborer sa propre vision du monde et de la place de l’homme dans celui-ci.​

Cette période antique offre un terrain fertile pour l’émergence de nouvelles idées et de nouvelles théories, et c’est dans ce contexte que l’épicurisme va prendre forme et se développer.​

B.​ Épicure de Samos, le fondateur de l’épicurisme

Épicure de Samos, né en 341 av.​ J.​-C.​ à Samos, est considéré comme le fondateur de l’épicurisme.​ Philosophe grec, il fonde son école, le Jardin, à Athènes en 306 av.​ J.-C.​

Épicure développe une philosophie qui met en avant la recherche du plaisir et du bonheur, mais pas dans un sens hédoniste. Il considère que le plaisir est lié à la vertu et à la raison, et que le but ultime de l’homme est d’atteindre l’ataraxie, c’est-à-dire l’absence de trouble et de douleur.​

Épicure écrit de nombreux traités, dont peu ont survécu jusqu’à nous.​ Cependant, ses idées ont été transmises par ses disciples et ont eu un impact significatif sur la philosophie antique et moderne.​

III.​ Caractéristiques de l’épicurisme

L’épicurisme se caractérise par une approche éthique et individuelle, fondée sur la raison, la vertu et la recherche du plaisir et du bonheur, dans une perspective matérialiste et anti-métaphysique.​

A.​ Le plaisir et le bonheur

Dans l’épicurisme, le plaisir et le bonheur sont les objectifs ultimes de l’existence humaine.​ Cependant, il ne s’agit pas d’un hedonisme sans limite, mais plutôt d’une recherche de plaisirs simples et naturels, qui permettent d’atteindre un état de tranquillité et de sérénité.​

Le bonheur, selon Épicure, est atteint lorsque l’individu parvient à satisfaire ses besoins naturels et nécessaires, tels que la nourriture, le logement et la santé.​ Cela permet de réduire les souffrances et les peurs, et de vivre une vie paisible et autonome.

Il est important de noter que l’épicurisme ne confond pas le plaisir avec la débauche ou la luxure.​ Au contraire, il préconise une vie sobre et modérée, qui permet de jouir des plaisirs simples de l’existence sans tomber dans l’excès ou la démesure.

B.​ La vertu et l’éthique

Dans l’épicurisme, la vertu et l’éthique jouent un rôle central dans la recherche du bonheur et du plaisir.​ La vertu est considérée comme un moyen de parvenir à la sagesse et à la liberté.​

Épicure enseigne que la vertu est acquise par la pratique de la prudence, de la justice, de la tempérance et de la force d’âme.​ Ces vertus permettent à l’individu de prendre des décisions éclairées et de vivre en harmonie avec soi-même et avec les autres.​

L’éthique épicurienne est basée sur le principe de ne pas nuire à autrui et de vivre en accord avec la nature.​ Elle rejette les vices tels que la cupidité, l’ambition et la vanité, qui sont considérés comme des obstacles à la réalisation du bonheur.

IV.​ Représentants de l’épicurisme

L’épicurisme compte de nombreux représentants célèbres, notamment Cicéron, Plutarque et Diogène Laërce, qui ont contribué à diffuser et à approfondir les idées épicuriennes dans l’Antiquité grecque et romaine.​

A.​ Les épicuriens grecs

Les épicuriens grecs sont les premiers disciples d’Épicure de Samos, qui ont développé et diffusé ses idées dans l’Antiquité grecque.​ Parmi eux, on peut citer Ménandre, un dramaturge qui a utilisé ses pièces pour promouvoir les principes épicuriens.

Il est également important de mentionner Hermarchos de Mytilène, qui a succédé à Épicure à la tête de l’école du Jardin, et Colotès de Lampsaque, qui a défendu l’épicurisme contre les attaques des autres écoles philosophiques.​

Enfin, Metrodore de Chio et Polyène d’Lampsaque sont deux autres épicuriens grecs qui ont apporté des contributions significatives à la doctrine épicurienne, en développant notamment les aspects éthiques et politiques de la philosophie d’Épicure.​

B.​ Les épicuriens romains

Les épicuriens romains ont joué un rôle crucial dans la diffusion de l’épicurisme à Rome et dans l’Empire romain.​ Cicéron, bien qu’il ait critiqué l’épicurisme, a contribué à faire connaître les idées d’Épicure aux Romains.​

Philodème de Gadara, un disciple d’Épicure, a enseigné à Rome et a écrit de nombreux traités sur l’épicurisme, qui ont été découverts à Herculaneum.​

Lucretius, poète et philosophe, est l’auteur du célèbre poème De rerum natura, qui expose les principes de l’épicurisme dans un style élégant et précis.​ Enfin, Diogène Laërce, historien de la philosophie, a consacré une grande partie de son ouvrage Vies et doctrines des philosophes illustres à la vie et à la doctrine d’Épicure.

V.​ Conclusion

L’épicurisme, doctrine philosophique née dans l’Antiquité grecque, offre une vision originale et cohérente de la vie humaine, fondée sur la recherche du plaisir et du bonheur.​

Grâce à ses représentants, tels qu’Épicure, Lucretius, Philodème et Diogène Laërce, cette philosophie a eu un impact durable sur la pensée occidentale, influençant notamment le stoïcisme et l’aristotélisme.​

L’épicurisme propose une éthique individualiste, matérialiste et rationaliste, qui invite l’individu à se détacher des biens matériels et à trouver le bonheur dans la vertu et la sagesse.

En fin de compte, l’épicurisme offre une réponse pertinente aux questions fondamentales de l’humanité, intéressant ainsi tout chercheur de vérité et de bonheur.​