Introduction
La perestroïka, initiée par Mikhail Gorbachev en 1985, marque un tournant décisif dans l’histoire de l’Union soviétique, abandonnant le modèle communiste pour embrasser la démocratie et l’économie de marché․
Contexte historique ⁚ la fin de la guerre froide
La fin de la guerre froide, marquée par la détente entre l’Est et l’Ouest, créa un contexte favorable à la mise en œuvre de réformes en Union soviétique․ Les coûts élevés de la course aux armements et la stagnation économique avaient affaibli l’URSS, tandis que les pays occidentaux, menés par les États-Unis, avaient réussi à maintenir leur suprématie économique et militaire․
La chute du mur de Berlin en 1989 et la désintégration du bloc soviétique en Europe de l’Est ont également contribué à créer un environnement propice à la réforme․ Dans ce contexte, Mikhail Gorbachev, arrivé au pouvoir en 1985, a lancé la perestroïka, une série de réformes visant à moderniser et à démocratiser l’Union soviétique․
I․ Les causes de la perestroïka
La perestroïka est née de la nécessité de réformer l’économie soviétique en crise, caractérisée par la stagnation, l’inefficacité et la corruption, qui mettaient en danger la survie même du système communiste․
L’échec du modèle économique soviétique
Le modèle économique soviétique, basé sur la planification centralisée et la propriété d’État, avait montré ses limites․ La croissance économique avait stagné depuis les années 1970, et le pays était confronté à de graves difficultés économiques, notamment une pénurie de biens de consommation et une forte inflation․ L’inefficacité du système économique était évidente, avec des entreprises déficitaires et des ressources naturelles gaspillées․ De plus, la corruption et le népotisme étaient endémiques, favorisant les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général․ Face à cette situation, il était évident que le modèle économique soviétique devait être réformé pour permettre à l’Union soviétique de sortir de l’impasse économique dans laquelle elle se trouvait․
La stagnation économique et la crise du système communiste
La stagnation économique de l’Union soviétique s’accompagnait d’une crise profonde du système communiste․ Le modèle de développement socialiste, qui avait auparavant permis à l’URSS de se relever de la Seconde Guerre mondiale, était devenu inefficace․ La bureaucratie étatique, qui contrôlait tous les aspects de la vie économique et sociale, était devenue sclérosée et incapable de répondre aux besoins de la population․ Le système communiste, qui avait promis l’égalité et la justice sociale, avait créé une société de classes, où les privileges des élites dirigeantes s’opposaient à la pauvreté et à la misère des masses․ La confiance dans le système avait disparu, et l’opinion publique russe commençait à remettre en question les fondements mêmes du communisme․
II․ Les objectifs de la perestroïka
La perestroïka visait à réformer le système politique et économique soviétique, en introduisant la démocratie, la transparence et l’économie de marché, pour relancer le développement de l’Union soviétique․
La démocratisation et la transparence ⁚ le rôle de la glasnost
La glasnost, introduite par Mikhail Gorbachev en 1986, visait à promouvoir la transparence et la liberté d’expression dans l’Union soviétique․ Cette politique de démocratisation avait pour but de renforcer la confiance du peuple envers le gouvernement et de favoriser la participation citoyenne․ La glasnost permit ainsi la création de médias indépendants, la libération de dissidents et la mise en place d’élections plus libres․ Cette ouverture politique permit également de révéler les erreurs du passé, notamment les crimes de Staline, et de lutter contre la corruption․ La glasnost était donc un préalable essentiel à la mise en place de réformes plus profondes, comme la décentralisation et la privatisation․
La décentralisation et la privatisation ⁚ vers une économie de marché
La décentralisation et la privatisation étaient des objectifs clés de la perestroïka, visant à transformer l’économie planifiée de l’Union soviétique en une économie de marché․ La loi sur les entreprises d’État de 1987 permit la création d’entreprises autonomes٫ tandis que la loi sur la propriété de 1990 légalisa la propriété privée․ Ces réformes permirent la mise en place de mécanismes de marché٫ comme la fixation des prix et la libre concurrence․ La privatisation des entreprises d’État et la création de marchés financiers furent également encouragées․ Ces mesures visaient à stimuler la croissance économique٫ à améliorer l’efficacité et à réduire la dette publique․ La transition vers une économie de marché était un changement radical pour l’Union soviétique٫ qui abandonnait progressivement son modèle communiste․
III․ Les réformes de la perestroïka
La perestroïka a entraîné une série de réformes politiques et économiques profondes, transformant la structure de l’Union soviétique et ouvrant la voie à une nouvelle ère de liberté et de prospérité․
Les réformes politiques ⁚ la mise en place de la démocratie
Les réformes politiques de la perestroïka ont visé à instaurer une démocratie multipartite et à limiter les pouvoirs du Parti communiste․ Le Congrès des députés du peuple a été créé en 1989٫ permettant l’élection de représentants du peuple pour la première fois depuis la Révolution d’Octobre․ La glasnost a également permis une liberté d’expression accrue٫ autorisant les médias à critiquer le gouvernement et les citoyens à s’exprimer librement․
Ces réformes ont conduit à l’émergence de nouveaux partis politiques et à l’apparition d’une société civile active․ Les élections législatives de 1990 ont vu l’élection de nombreux réformateurs, marquant un tournant décisif dans la transition vers une démocratie pluraliste․
Les réformes économiques ⁚ la libéralisation et la privatisation
Les réformes économiques de la perestroïka visaient à transformer l’économie planifiée soviétique en une économie de marché․ La loi sur les entreprises d’État de 1987 a autorisé les entreprises à fonctionner de manière autonome, tandis que la loi sur la propriété de 1990 a légalisé la propriété privée․
La privatisation des entreprises d’État a été lancée, permettant aux citoyens de devenir propriétaires d’entreprises․ Les coopératives et les petites entreprises ont également été encouragées, favorisant l’émergence d’un secteur privé dynamique․ Ces réformes ont entraîné une croissance économique significative et une augmentation de la production, mais ont également entraîné une inflation galopante et une grande inégalité sociale․
IV․ Les conséquences de la perestroïka
La perestroïka a entraîné la chute du système communiste, la fin de la guerre froide, la dissolution de l’Union soviétique et l’émergence de nouvelles nations indépendantes en Europe de l’Est․
La perestroïka a précipité la chute du système communiste en Union soviétique, mettant fin à l’hégémonie du Parti communiste․ Les réformes de Gorbachev ont affaibli le contrôle étatique sur l’économie et la société, créant un vide de pouvoir que les forces démocratiques ont rapidement comblé․ L’effondrement du système communiste a également mis fin à la guerre froide, qui avait divisé l’Europe en deux blocs antagonistes pendant près de cinquante ans․ La fin de la guerre froide a permis une nouvelle ère de coopération internationale, marquée par la disparition des tensions Est-Ouest et l’émergence de nouveaux acteurs sur la scène géopolitique․
La transformation de l’Union soviétique et l’émergence de nouvelles nations
La perestroïka a entraîné la dislocation de l’Union soviétique, qui s’est fragmentée en quinze républiques indépendantes․ Les anciennes républiques soviétiques, telles que l’Ukraine, la Biélorussie et l’Ouzbékistan, ont acquis leur indépendance, tandis que d’autres, comme l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, ont retrouvé leur souveraineté après des décennies d’occupation soviétique․ Cette transformation a également entraîné l’émergence de nouvelles nations, telles que la Russie, qui a hérité du rôle de leader régional de l’ancienne Union soviétique․ Cette nouvelle carte politique a radicalement changé l’équilibre géopolitique mondial, ouvrant la voie à de nouvelles formes de coopération et de compétition internationales․