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Introduction

Le Huertisme, courant politique émergent au Mexique pendant la Révolution mexicaine, se caractérise par son autoritarisme, son militarisme et sa répression de l’opposition, influençant durablement la politique mexicaine.​

Définition et contexte

Le Huertisme est un courant politique qui émerge au Mexique pendant la Révolution mexicaine, entre 1910 et 1920.​ Il prend son nom de Victoriano Huerta, général et homme d’État qui assume la présidence du Mexique en 1913 après un coup d’État contre le gouvernement de Francisco Madero; Le Huertisme se définit comme un régime autoritaire et militarisé qui vise à maintenir l’ordre et la stabilité au Mexique, mais qui s’appuie sur la répression et la violence pour atteindre ses objectifs.​ Dans ce contexte, le Huertisme apparaît comme une réponse à la crise politique et sociale que traverse le Mexique pendant cette période, marquée par l’instabilité et les conflits entre les différents groupes sociaux et politiques.​

Histoire du Huertisme

La période Huertiste s’étend de 1913 à 1914, marquée par la prise de pouvoir de Victoriano Huerta et son régime autoritaire et militarisé, jusqu’à sa chute face aux forces Constitutionnelles.​

L’ascension de Victoriano Huerta

Victoriano Huerta, général de l’armée mexicaine, grimpe les échelons du pouvoir pendant la Révolution mexicaine. Il soutient initialement le président Francisco Madero, mais il finit par le trahir et prendre le contrôle du gouvernement en 1913.​

Sa montée en puissance est facilitée par son rôle dans la répression des mouvements de libération, notamment contre Emiliano Zapata et Pancho Villa.​ Il profite de la vacance du pouvoir laissée par l’assassinat de Madero pour s’emparer de la présidence.​

Huerta bénéficie également de l’appui des États-Unis et des éléments conservateurs de la société mexicaine, qui voient en lui un garant de l’ordre et de la stabilité.​ Cependant, son régime autoritaire et militarisé suscite rapidement l’opposition de nombreux Mexicains.​

Le coup d’État et la dictature

Le 18 février 1913, Victoriano Huerta organise un coup d’État contre le président Francisco Madero, qui est assassiné quelques jours plus tard. Huerta prend le pouvoir et établit une dictature militaire.​

Son régime est caractérisé par la répression brutale de l’opposition, la censure de la presse et la limitation des libertés individuelles. Les opposants politiques sont emprisonnés, exilés ou exécutés.​

Huerta cherche à restaurer l’ordre et la stabilité au Mexique, mais son régime est contesté par de nombreux secteurs de la société.​ Les États-Unis, qui avaient initialement soutenu Huerta, finissent par le désavouer en raison de ses méthodes autoritaires.​

Le Huertisme se définit par son autoritarisme, son militarisme, sa répression de l’opposition et son mépris pour les institutions démocratiques, caractéristiques qui marquent profondément la politique mexicaine.​

L’autoritarisme et le militarisme

Le régime de Victoriano Huerta est caractérisé par un autoritarisme absolu, où le pouvoir est concentré entre les mains d’un chef militaire.​ Cette forme de gouvernement repose sur la force et la répression, plutôt que sur la légitimité démocratique. Le militarisme est également une composante essentielle du Huertisme, avec une armée puissante et loyale qui sert de bras armé du régime. Cette alliance entre les militaires et le pouvoir politique permet à Huerta de maintenir son contrôle sur le pays et de réprimer les opposants.​ L’autoritarisme et le militarisme sont ainsi les deux piliers sur lesquels repose le régime de Huerta, qui marque un tournant dans l’histoire de la politique mexicaine.

Caractéristiques du Huertisme

La répression et la violence

La répression et la violence sont des éléments clés du régime de Victoriano Huerta.​ Pour maintenir son pouvoir, Huerta recourt à des méthodes brutales, telles que la torture, les exécutions sommaires et les arrestations arbitraires.​ Les opposants politiques, les syndicalistes et les militants sociaux sont particulièrement visés.​ La violence est également utilisée pour réprimer les mouvements de libération et les soulèvements populaires, notamment ceux menés par Emiliano Zapata et Pancho Villa. Les forces armées sont déployées pour mater les révoltes, entraînant des pertes humaines et des destructions massives.​ La répression et la violence sont ainsi les outils privilégiés de Huerta pour maintenir son autorité et écraser l’opposition.​

L’opposition au Huertisme

L’opposition au Huertisme rassemble divers courants politiques et sociaux, dont les Constitutionalists, les mouvements de libération et les chefs révolutionnaires, qui luttent contre l’autoritarisme et la violence de Huerta.​

Les Constitutionalists et Venustiano Carranza

Les Constitutionalists, menés par Venustiano Carranza, constituent une des principales forces d’opposition au Huertisme.​ Ce mouvement politique, issu de la bourgeoisie libérale, défend les principes de la Constitution de 1857 et lutte contre l’autoritarisme de Huerta.​

Venant du nord du pays, Carranza, gouverneur de Coahuila, refuse de reconnaître le gouvernement de Huerta et proclame la Constitution de 1857 comme base légale pour l’organisation du pays.​

Les Constitutionalists, appuyés par des troupes régulières et des volontaires, mènent une guerre civile contre les forces huertistes, remportant plusieurs victoires importantes et contribuant à l’érosion du pouvoir de Huerta.​

Les mouvements de libération et les chefs révolutionnaires

Les mouvements de libération, menés par des chefs révolutionnaires tels que Emiliano Zapata et Pancho Villa, sont une autre forme d’opposition au Huertisme.​

Zapata, leader de la rébellion agraire dans l’État de Morelos, lutte pour la restitution des terres aux paysans et la justice sociale.​

Pancho Villa, chef de la Division du Nord, mène une guerre de guerrilla contre les forces huertistes, remportant des victoires importantes et occupant brièvement la capitale.​

Ces mouvements de libération, bien que distincts, partagent un objectif commun ⁚ renverser le régime autoritaire de Huerta et établir un gouvernement plus démocratique et plus juste.​

Le Huertisme, marqué par son autoritarisme et son militarisme, a laissé un héritage durable sur la politique mexicaine, inspirant des réformes et des revendications pour une démocratie plus solide.​

Héritage et impact du Huertisme sur la politique mexicaine

Le Huertisme a laissé un héritage complexe sur la politique mexicaine.​ D’une part, il a contribué à l’émergence d’un régime autoritaire qui a duré jusqu’à la fin du XXe siècle.​ D’autre part, il a inspiré des mouvements de résistance et des revendications pour une démocratie plus solide. Les idées de Francisco Madero sur la démocratie et la souveraineté populaire ont trouvé un écho dans les luttes ultérieures pour la démocratisation du pays. De plus, la répression exercée par le régime de Huerta a renforcé la détermination des leaders révolutionnaires tels que Emiliano Zapata et Pancho Villa.​ Ainsi, le Huertisme a joué un rôle clé dans la formation de la conscience politique mexicaine et dans l’évolution de la démocratie au Mexique.​

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