Herbert Spencer : qui il était, biographie, contributions et œuvres

Introduction

Herbert Spencer, philosophe et sociologue britannique, est l’un des penseurs les plus influents de l’époque victorienne, liant philosophy, sociology, evolutionary theory et politics.​

Présentation de Herbert Spencer

Herbert Spencer, né en 1820 et décédé en 1903, est un philosophe et sociologue britannique qui a marqué son époque par ses contributions significatives dans les domaines de la philosophie, de la sociologie et de la théorie évolutionniste.​ Il est considéré comme l’un des pères fondateurs de la sociologie moderne.​ Spencer a développé une approche interdisciplinaire qui relie la philosophie, la sociologie, la théorie évolutionniste et la politique. Son œuvre a eu un impact considérable sur la pensée sociale et politique de son temps, influençant des mouvements tels que le libéralisme et l’individualisme.​

I.​ Biographie

Herbert Spencer naît le 27 avril 1820 à Derby, en Angleterre, dans une famille de modeste condition, où il reçoit une éducation sommaire.​

Naissance et enfance

Herbert Spencer naît le 27 avril 1820 à Derby, en Angleterre, dans une famille de modeste condition.​ Son père, William George Spencer, est un enseignant qui lui transmet une solide éducation classique.​ La mère, Harriet Spencer, est issue d’une famille de fermiers.​ Spencer est le seul fils de la famille et grandit dans un environnement sobre et austère.​ Il reçoit une éducation sommaire à la Grammar School de Derby, où il développe un intérêt précoce pour les sciences et la philosophie.​ Cependant, sa santé fragile l’oblige à quitter l’école à l’âge de 13 ans, ce qui l’amène à poursuivre ses études de manière autodidacte.​

Formation et carrière

Au début des années 1840, Spencer travaille comme ingénieur civil pour le London & Birmingham Railway, où il acquiert une solide expérience dans le domaine de l’ingénierie.​ Cependant, il abandonne rapidement cette carrière pour se consacrer à l’écriture et à la philosophie.​ En 1842, il devient rédacteur en chef du magazine The Nonconformist, où il publie ses premiers articles sur la philosophie et la sociologie.​ Cette expérience journalistique lui permet de développer son style d’écriture et de mettre en avant ses idées sur la société et la politique. Par la suite, Spencer devient un écrivain indépendant, consacrant tout son temps à la recherche et à la rédaction de ses ouvrages majeurs.

II.​ Contributions à la philosophie

Spencer contribue significativement à la philosophie en développant la théorie de l’évolution sociale, fusionnant ainsi sociology, evolutionary theory et philosophy.​

Influence de l’évolutionnisme

L’évolutionnisme a eu une influence profonde sur la pensée de Spencer, qui appliqua les principes darwiniens à la société humaine.​ Il considéra que la société évoluait selon des lois naturelles, dans une lutte pour la survie où seule la fittest survive. Cette idée l’amena à développer sa théorie du socialdarwinisme, dans laquelle il soutenait que la concurrence et la sélection naturelle étaient essentielles au progrès social.​ Spencer croyait que l’État devait laisser faire, permettant ainsi à la société de s’adapter et de se perfectionner naturellement.​ Cette vision eut un impact significatif sur la pensée libérale et individualiste de l’époque.​

Développement de la théorie du socialdarwinisme

Spencer développa la théorie du socialdarwinisme, qui appliquait les principes de la sélection naturelle à la société humaine.​ Selon lui, la concurrence et la lutte pour la survie étaient essentielles au progrès social. Il soutenait que les individus les plus forts et les plus aptes devaient dominer, tandis que les faibles et les inaptes devaient être éliminés.​ Cette théorie fut largement critiquée pour son manque de compassion et son appui à l’exploitation des faibles par les forts.​ Cependant, elle eut un impact significatif sur la pensée économique et politique de l’époque, influençant notamment les débats sur le rôle de l’État dans la société.​

Autorité et liberté individuelle

Spencer était un fervent défenseur de la liberté individuelle et de la limitation de l’autorité gouvernementale.​ Il croyait que les individus devaient être libres de poursuivre leurs propres intérêts et de réaliser leur plein potentiel, sans ingérence de l’État.​ Selon lui, la croissance de l’autorité gouvernementale menaçait la liberté individuelle et encourageait la dépendance et la paresse.​ Il soutenait que les individus devaient prendre en charge leur propre vie et leur propre bien-être, plutôt que de compter sur l’État pour les protéger et les aider; Cette vision de la liberté individuelle influença grandement la pensée libérale et individualiste de l’époque.​

III.​ Œuvres majeures

Herbert Spencer a écrit de nombreux ouvrages fondamentaux, notamment Les Principes de sociologie, Les Principes de psychologie et La Study of Sociology, qui ont marqué l’histoire de la pensée sociale.​

Les Principes de sociologie

Ce travail monumental, publié en trois volumes entre 1876 et 1896, constitue l’une des œuvres majeures de Herbert Spencer.​ Dans cet ouvrage, il développe une théorie systématique de la société, fondée sur l’idée que les phénomènes sociaux sont soumis aux mêmes lois que les phénomènes naturels.​ Spencer y expose sa vision de l’évolution sociale, où les sociétés passent par des stades successifs de développement, depuis les sociétés militaires jusqu’aux sociétés industrielles.​ Il y défend également l’idée que la liberté individuelle est essentielle au progrès social et que l’intervention de l’État doit être limitée pour permettre au libre jeu des forces sociales de s’exercer.​

Les Principes de psychologie

Publié en deux volumes en 1855, Les Principes de psychologie est l’une des premières œuvres majeures de Herbert Spencer. Dans cet ouvrage, il développe une théorie de la psychologie fondée sur l’idée que l’esprit humain est un système en évolution, soumis aux lois de la physiologie et de la biologie. Spencer y expose sa théorie de la conscience, selon laquelle les expériences sensorielles sont à la base de la formation des idées et des concepts.​ Il y défend également l’idée que la psychologie doit être considérée comme une science naturelle, soumise aux mêmes méthodes et principes que les sciences physiques.​

La Study of Sociology

Publiée en 1873, La Study of Sociology est une œuvre majeure de Herbert Spencer, dans laquelle il examine les fondements et les méthodes de la sociologie en tant que discipline scientifique.​ Spencer y argue que la sociologie doit être considérée comme une branche de la biologie, étudiant les phénomènes sociaux comme des manifestations de la vie collective.​ Il critique les approches précédentes de la sociologie, jugées trop spéculatives et insuffisamment fondées sur l’observation empirique. La Study of Sociology contribue à établir la sociologie comme une discipline distincte, avec ses propres méthodes et objets d’étude.​

IV.​ Influence sur la pensée sociale et politique

L’œuvre de Herbert Spencer a eu un impact significatif sur le développement du libéralisme, de l’individualisme et de la théorie politique de l’époque victorienne.​

L’impact sur le libéralisme et l’individualisme

L’influence de Herbert Spencer sur le libéralisme et l’individualisme est considérable.​ Ses idées sur la liberté individuelle et la responsabilité personnelle ont contribué à façonner la pensée libérale de l’époque. Il a notamment défendu l’idée que l’État devrait minimiser son intervention dans les affaires sociales et économiques, laissant ainsi aux individus la liberté de s’organiser et de prendre leurs propres décisions.​ Cela a eu un impact significatif sur la formation de la doctrine libérale et individualiste, en particulier au Royaume-Uni et aux États-Unis.​ Ses écrits ont inspiré de nombreux penseurs et hommes politiques, contribuant ainsi à façonner la pensée politique et sociale de l’époque.​

La critique du positivisme et de l’utilitarisme

Herbert Spencer a également critiqué les doctrines du positivisme et de l’utilitarisme, qu’il considérait comme trop étroites et réductrices.​ Il estimait que le positivisme, avec son focus sur les faits et les observations scientifiques, négligeait les aspects subjectifs et moraux de l’expérience humaine.​ De même, il reprochait à l’utilitarisme de privilégier l’intérêt collectif au détriment de la liberté et de la dignité individuelles.​ Spencer soutenait que ces doctrines étaient incompatibles avec sa vision d’une société fondée sur la liberté et la responsabilité individuelles. Ses critiques ont contribué à une réévaluation de ces doctrines et à une prise de conscience de leurs limites.​

Rôle dans la réforme sociale de l’époque victorienne

Herbert Spencer a joué un rôle clé dans la réforme sociale de l’époque victorienne en Grande-Bretagne.​ Ses écrits ont inspiré de nombreux réformateurs sociaux qui cherchaient à améliorer les conditions de vie des travailleurs et des pauvres.​ Spencer a plaidé en faveur de la liberté individuelle et de la responsabilité personnelle, mais il a également reconnu la nécessité d’une intervention gouvernementale pour protéger les plus vulnérables.​ Ses idées ont influencé les débats sur la réforme du système de santé, de l’éducation et du travail, et ont contribué à l’émergence d’un mouvement de réforme sociale plus large.​

V.​ Héritage et postérité

Le legs de Herbert Spencer se reflète dans l’influence durable de ses idées sur la philosophie, la sociologie et la pensée politique britannique et internationale.

Influence sur les philosophes et sociologues britanniques

L’œuvre de Herbert Spencer a eu un impact significatif sur les philosophes et sociologues britanniques de son époque et au-delà.​ Les théories évolutionnistes et sociales de Spencer ont inspiré des penseurs tels que Charles Darwin, Thomas Henry Huxley et Leslie Stephen.​ Ses idées sur la liberté individuelle et la limitation du pouvoir étatique ont influencé des libéraux comme John Stuart Mill et Friedrich Hayek.​ De plus, sa sociologie scientifique a influencé des sociologues britanniques tels que L.​T.​ Hobhouse et Morris Ginsberg. Enfin, son influence s’étend également à des domaines tels que l’économie, la politique et l’éthique, faisant de lui un penseur majeur du XIXe siècle britannique.​

Critiques et controverses

Herbert Spencer a fait face à de nombreuses critiques et controverses tout au long de sa carrière.​ Certains ont accusé son socialdarwinisme d’être une justification de l’injustice sociale et de la pauvreté. D’autres ont remis en question son rejet de l’intervention de l’État dans les affaires économiques et sociales.​ Les socialistes et les marxistes l’ont critiqué pour son opposition au collectivisme et à la réforme sociale radicale.​ En outre, ses théories sur la sélection naturelle et la survie du plus apte ont été interprétées comme justifiant la domination des puissants sur les faibles. Malgré ces critiques, l’œuvre de Spencer demeure une contribution significative à la philosophie et à la sociologie.​

VI.​ Conclusion

En résumé, Herbert Spencer a laissé un héritage durable dans la philosophie, la sociologie et la pensée politique, malgré les controverses entourant son travail.​

Récapitulation de l’importance de Herbert Spencer

Herbert Spencer a eu un impact significatif sur la pensée sociale et politique de son époque, influençant des mouvements tels que le libéralisme et l’individualisme.​ Ses travaux sur la théorie du socialdarwinisme et la sociologie ont contribué à façonner le débat sur l’évolution et le progrès social.​ Bien que ses idées aient suscité des controverses, notamment en ce qui concerne son interprétation de la sélection naturelle, Spencer est considéré comme l’un des précurseurs de la sociologie moderne.​ Son héritage continue d’influencer les débats sur l’éthique, la politique et la réforme sociale, faisant de lui une figure clé de la pensée victorienne.​