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Biographie de Hailé Sélassié

Hailé Sélassié, né Ras Tafari Makonnen, est l’un des personnages les plus importants de l’histoire éthiopienne, ayant régné comme Empereur d’Éthiopie de 1930 à 1974.

Naissance et enfance

Ras Tafari Makonnen, futur Empereur Hailé Sélassié, naît le 23 juillet 1892 à Ejersa Goro, dans la province d’Harar, en Éthiopie.​ Il est issu de la lignée solomonique, descendant direct de Ménélik Ier, fondateur de la dynastie.​

Fils de Ras Makonnen Endelkachew, gouverneur de Harar, et de Woizero Yeshimebet Ali, il reçoit une éducation traditionnelle éthiopienne, apprenant le géez, la langue liturgique éthiopienne, et le français.

Dès son jeune âge, Ras Tafari manifeste un intérêt pour la politique et la diplomatie, héritant de la charge de gouverneur de Harar à la mort de son père en 1906.​

Formation et ascension au pouvoir

Ras Tafari poursuit sa formation à Addis-Abeba, où il étudie le français, l’anglais et l’histoire.​ Il devient rapidement un proche conseiller de l’Empereur Ménélik II, qui le nomme gouverneur de Sidamo en 1917.​

À la mort de Ménélik II en 1913, Ras Tafari soutient la succession de l’Impératrice Zauditu, fille de Ménélik, et devient son régent en 1916.​ Il utilise cette position pour moderniser l’administration éthiopienne et promouvoir les réformes.

En 1928, Ras Tafari est couronné Negus, roi des rois, par l’Impératrice Zauditu, ce qui le place en position de force pour accéder au trône impérial.​

Vie d’empereur

Hailé Sélassié règne comme Empereur d’Éthiopie de 1930 à 1974, marquant une ère de modernisation, de diplomatie internationale et de défense de l’indépendance nationale.​

L’accession au trône

L’accession au trône d’Hailé Sélassié marque un tournant dans l’histoire de l’Éthiopie.​ Après la mort de l’Empereur Menelik II en 1913, le trône est occupé par l’Impératrice Zauditu, fille de Menelik. Cependant, le véritable pouvoir est détenu par Ras Tafari Makonnen, qui occupe le poste de Régent.​ En 1928, Zauditu couronne Tafari comme roi, mais elle meurt en 1930.​ Le 2 novembre 1930, Tafari est couronné Empereur d’Éthiopie sous le nom d’Hailé Sélassié Ier, descendant de la dynastie solomonique.​ Cette accession au trône marque le début d’une nouvelle ère pour l’Éthiopie, caractérisée par une modernisation accélérée et une affirmation de l’indépendance nationale.

La modernisation de l’Éthiopie

Une fois au pouvoir, Hailé Sélassié entreprend une vaste campagne de modernisation de l’Éthiopie. Il crée un gouvernement centralisé, établit une administration efficace et développe les infrastructures du pays. Il encourage également l’éducation et la santé publique, et fonde l’Université d’Addis-Abeba en 1942. L’Empereur promulgue également une nouvelle constitution en 1931, qui établit l’égalité des citoyens et garantit les libertés fondamentales.​ Il développe également les relations diplomatiques avec les pays étrangers, notamment en adhérant à la Société des Nations en 1923.​ Cette modernisation rapide permet à l’Éthiopie de devenir un acteur majeur sur la scène internationale.​

La diplomatie internationale

Hailé Sélassié développe une diplomatie active à l’échelle internationale, visant à promouvoir les intérêts de l’Éthiopie et à renforcer sa position sur la scène mondiale.​ En 1923, il adhère à la Société des Nations, précurseur de l’Organisation des Nations unies, et devient un défenseur ardent de la paix et de la sécurité internationales. L’Empereur établit également des relations diplomatiques avec les puissances occidentales, notamment avec les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. Il joue un rôle clé dans la création de l’Organisation de l’unité africaine en 1963, qui vise à promouvoir l’unité et la coopération entre les États africains.​ Cette diplomatie active contribue à renforcer la position de l’Éthiopie dans le monde et à consolider son statut de leader africain.​

L’émigration et la Seconde Guerre mondiale

L’invasion italienne de l’Éthiopie en 1935 force Hailé Sélassié à s’exiler au Royaume-Uni, où il lance un appel à la communauté internationale pour condamner l’agression italienne.​

L’exil

L’exil de Hailé Sélassié commence en mai 1936, lorsque l’Empereur quitte Addis-Abeba pour le Royaume-Uni, via Djibouti.​ Il est accueilli avec honneur par le gouvernement britannique, qui lui offre asile politique.​

Pendant son exil, Hailé Sélassié réside à Bath, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Il y poursuit sa lutte contre l’occupation italienne de l’Éthiopie, multipliant les appels à la communauté internationale pour obtenir son soutien.

L’Empereur éthiopien bénéficie d’une grande popularité dans l’opinion publique britannique, qui voit en lui un symbole de la résistance contre le fascisme. Son exil dure jusqu’en 1941, date à laquelle l’Éthiopie est libérée de l’occupation italienne.​

L’appel à la communauté internationale

Dans son exil, Hailé Sélassié lance un appel pressant à la communauté internationale pour obtenir son soutien contre l’occupation italienne de l’Éthiopie.​

Le 30 juin 1936, il s’adresse à la Société des Nations (SDN), précurseur de l’Organisation des Nations Unies (ONU), pour dénoncer l’agression italienne et demander l’assistance de la communauté internationale.​

Cependant, malgré les promesses de soutien, la SDN ne prend pas de mesures efficaces pour contrer l’agression italienne, ce qui conduit à une grave crise de confiance dans l’efficacité de l’organisation.

L’appel de Hailé Sélassié à la communauté internationale soulève une vague de sympathie et de solidarité en faveur de l’Éthiopie, mais ne suffit pas à contrer l’avancée des troupes italiennes.​

La libération de l’Éthiopie

En 1941, les forces britanniques, aidées par les résistants éthiopiens, lancent une offensive contre les troupes italiennes occupant l’Éthiopie.​

Le 5 mai 1941, Addis-Abeba est libérée et Hailé Sélassié peut retourner dans sa capitale, accueilli en héros par son peuple.

La libération de l’Éthiopie marque un tournant décisif dans l’histoire du pays et consacre le rôle de Hailé Sélassié comme leader national et international.​

Le retour de l’Empereur à Addis-Abeba signifie également la fin de l’occupation italienne et le rétablissement de la souveraineté éthiopienne.​

Le retour au pouvoir

Après la libération de l’Éthiopie en 1941٫ Hailé Sélassié retrouve son trône et reprend les rênes du pouvoir٫ déterminé à reconstruire et moderniser son pays.

La reconstruction de l’Éthiopie

Afin de rétablir l’économie et la stabilité du pays, Hailé Sélassié lance un vaste programme de reconstruction, qui vise à moderniser les infrastructures, à développer l’agriculture et à promouvoir l’industrie.​

Ce programme est accompagné d’une série de réformes politiques et administratives, destinées à renforcer l’unité nationale et à améliorer la gouvernance.​

L’Empereur encourage également l’éducation et la formation, pour doter le pays d’une main-d’œuvre qualifiée et compétente.​

Ces efforts permettent à l’Éthiopie de se relever progressivement de la guerre et de retrouver sa place sur la scène internationale.

Les réformes politiques et économiques

Hailé Sélassié entreprend une série de réformes politiques et économiques pour moderniser l’Éthiopie et la rendre plus compétitive au niveau international.​

Il crée un parlement bicaméral et établit une constitution, qui garantit les droits fondamentaux des citoyens et établit une séparation des pouvoirs.

En matière économique, l’Empereur lance un programme de nationalisation des entreprises clés et crée une banque centrale pour gérer la monnaie et les finances publiques.​

Il encourage également l’investissement étranger et la coopération internationale, pour stimuler la croissance économique et le développement du pays.

La chute de l’empire

La monarchie éthiopienne, qui remontait à la dynastie solomonique, s’effondre en 1974 à la suite d’un coup d’État communiste mené par Mengistu Haile Mariam.​

Le coup d’État communiste

Le 12 septembre 1974, un groupe d’officiers de l’armée éthiopienne, soutenus par l’Union soviétique, renverse l’Empereur Hailé Sélassié et met fin à la monarchie éthiopienne; Ce coup d’État, mené par Mengistu Haile Mariam, marque le début d’une ère de gouvernement communiste en Éthiopie.​ Les nouvelles autorités abolissent la monarchie et établissent une république socialiste.​ Hailé Sélassié, âgé de 82 ans, est placé en résidence surveillée dans son palais de Menelik, à Addis-Abeba. Le Derg, le comité militaire qui dirige le pays, prend le contrôle de l’Éthiopie et impose un régime autoritaire et répressif.​

La fin de la monarchie Solomonic

La chute de Hailé Sélassié met fin à la dynastie Solomonic, qui avait régné sur l’Éthiopie depuis plus de 3 000 ans. Cette monarchie, fondée par le roi Salomon et la reine de Saba, avait survécu à de nombreux défis et avait réussi à préserver l’indépendance de l’Éthiopie face aux colonisations européennes.​ La fin de la monarchie Solomonic marque la fin d’une ère et le début d’une nouvelle période dans l’histoire de l’Éthiopie.​ Le régime communiste qui prend le pouvoir cherche à effacer les symboles de la monarchie et à créer un nouveau système politique basé sur les principes du marxisme-léninisme.

Mort et héritage

Hailé Sélassié meurt le 27 août 1975, victime d’une opération chirurgicale ratée, dans des conditions troubles et mystérieuses.​ Son héritage est complexe et controversé.​ D’un côté, il est considéré comme un héros national qui a défendu l’indépendance de l’Éthiopie et a modernisé le pays.​ De l’autre, il est accusé d’avoir été un dirigeant autoritaire et répressif, responsable de nombreuses violences et exactions contre son peuple.​ Malgré cela, Hailé Sélassié reste une figure emblématique de l’histoire éthiopienne et africaine, et son legs continue d’influencer la politique et la société éthiopiennes aujourd’hui.​

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