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I.​ Introduction à l’ethnométhodologie

L’ethnométhodologie est une approche sociologique qui étudie les pratiques et les interactions sociales dans leur contexte quotidien, en mettant en avant l’importance de la culture et des normes.​

L’ethnométhodologie se définit comme l’étude des méthodes que les individus utilisent pour créer et maintenir l’ordre social dans leur vie quotidienne, en tenant compte des règles et des conventions.​

L’ethnométhodologie apporte une nouvelle perspective à la compréhension de la société, en mettant en évidence l’importance des interactions et des pratiques sociales dans la construction de l’ordre social.​

A. Définition et contexte

L’ethnométhodologie est une branche de la sociologie qui s’intéresse aux pratiques et aux interactions sociales qui ont lieu dans le cadre de la vie quotidienne.​ Cette approche se concentre sur l’étude des méthodes que les individus utilisent pour créer et maintenir l’ordre social, en prenant en compte les règles, les normes et les conventions qui régissent ces interactions.

Cette discipline naît dans les années 1960, dans le contexte de la sociologie américaine, où elle se développe en réaction aux approches plus traditionnelles de la sociologie, qui mettaient l’accent sur les structures sociales et les institutions.​ L’ethnométhodologie se propose de comprendre comment les individus créent et reproduisent l’ordre social à travers leurs actions et leurs interactions.​

En ce sens, l’ethnométhodologie est une approche microsociologique qui se concentre sur l’étude des interactions et des pratiques sociales au niveau local, plutôt que sur les structures sociales globales.​

B.​ Importance de l’ethnométhodologie dans les sciences sociales

L’ethnométhodologie occupe une place importante dans les sciences sociales en raison de sa capacité à offrir une compréhension fine et nuancée de la vie sociale.​ En mettant l’accent sur l’étude des pratiques et des interactions sociales, cette approche permet de dépasser les généralisations et les abstractions pour atteindre une compréhension plus profonde de la réalité sociale.​

De plus, l’ethnométhodologie contribue à renouveler la méthodologie des sciences sociales en proposant une approche plus qualitative et plus contextualisée.​ Elle permet ainsi d’étudier les phénomènes sociaux dans leur contexte spécifique, en prenant en compte les particularités culturelles et historiques.​

Enfin, l’ethnométhodologie offre une perspective critique sur les sciences sociales, en remettant en question les hypothèses et les présupposés qui sous-tendent souvent les recherches en sciences sociales.

II.​ Harold Garfinkel, père fondateur de l’ethnométhodologie

Harold Garfinkel, sociologue américain, est considéré comme le père fondateur de l’ethnométhodologie, ayant développé cette approche novatrice pour comprendre les interactions sociales et l’ordre social.

A.​ Biographie et parcours intellectuel

Né en 1917 à Newark, New Jersey, Harold Garfinkel a grandi dans une famille d’immigrants juifs d’Europe de l’Est.​ Il a obtenu son bachelor’s degree en sociologie à l’Université de Newark en 1939, puis son master’s degree à l’Université Columbia en 1941.​ Après avoir servi dans l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, il a poursuivi ses études à l’Université Harvard, où il a obtenu son doctorat en sociologie en 1952.​ Garfinkel a enseigné à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) de 1954 à 2007, où il a développé sa théorie de l’ethnométhodologie.​ Son travail a été influencé par les philosophes Alfred Schütz et Aron Gurwitsch, ainsi que par les sociologues Talcott Parsons et Erving Goffman.

B.​ Contributions à la théorie sociologique

Les contributions de Harold Garfinkel à la théorie sociologique sont considérables.​ Il a développé la notion d’ethnométhodologie, qui se concentre sur l’étude des pratiques et des interactions sociales dans leur contexte quotidien.​ Garfinkel a également introduit le concept de « work » (travail) pour décrire les activités quotidiennes qui permettent aux individus de produire et de maintenir l’ordre social.​ Il a également mis en avant l’importance de l’indexicalité, c’est-à-dire la façon dont les individus utilisent les contextes locaux pour donner sens à leurs actions.​ Enfin, Garfinkel a critiqué les approches traditionnelles de la sociologie, qui selon lui, ignoraient les pratiques et les interactions sociales réelles. Ses travaux ont eu un impact significatif sur la sociologie, la philosophie et les études culturelles.

III.​ Théorie de l’ethnométhodologie

L’ethnométhodologie développe une théorie de la socialité, qui met en avant l’importance des interactions et des pratiques sociales dans la construction de l’ordre social et de la culture.​

A. Étude de la socialité et de l’ordre social

L’ethnométhodologie étudie la socialité et l’ordre social en mettant en avant l’importance des interactions et des pratiques sociales dans la construction de la réalité sociale.​ Cette approche sociologique se focalise sur l’analyse des pratiques quotidiennes, des rituels et des cérémonies qui structurent la vie sociale.

Les ethnométhodologues examinent comment les individus créent et maintiennent l’ordre social à travers leurs interactions, leurs conversations et leurs comportements.​ Ils montrent comment les normes, les règles et les conventions sont négociées, créées et réifiées dans les interactions sociales.​

Cette approche permet de comprendre comment l’ordre social est produit et reproduit à travers les interactions sociales, et comment les individus contribuent à la construction de la réalité sociale à travers leurs pratiques et leurs interactions.​

B. La méthode de l’ethnométhodologie ⁚ étude des pratiques quotidiennes

La méthode de l’ethnométhodologie consiste à étudier les pratiques quotidiennes des individus pour comprendre comment ils créent et maintiennent l’ordre social. Cette approche se caractérise par une observation minutieuse des interactions sociales, des conversations et des comportements.​

Les ethnométhodologues utilisent des méthodes telles que l’observation participante, les entretiens et l’analyse de contenu pour collecter des données sur les pratiques quotidiennes.​ Ils examinent comment les individus utilisent des ressources telles que le langage, les gestes et les objets pour créer et maintenir l’ordre social.​

L’objectif de cette méthode est de comprendre comment les pratiques quotidiennes contribuent à la construction de la réalité sociale, et comment les individus produisent et reproduisent l’ordre social à travers leurs interactions et leurs comportements.

IV. Courants et représentants de l’ethnométhodologie

L’ethnométhodologie compte plusieurs courants et représentants clés, tels que Harvey Sacks, Egon Bittner et Emanuel Schegloff, qui ont contribué à son développement et à sa diversification.​

Ces courants incluent l’ethnométhodologie classique, l’analyse conversationnelle et l’ethnométhodologie critique, qui se distinguent par leurs approches et leurs objectifs.​

B.​ Les représentants clés de l’ethnométhodologie

Ces chercheurs ont apporté des contributions significatives à la théorie et à la méthodologie de l’ethnométhodologie, élargissant ainsi son champ d’application et son impact dans les sciences sociales.​

A.​ Les différents courants de l’ethnométhodologie

Les différentes orientations de l’ethnométhodologie se distinguent par leurs approches méthodologiques et théoriques. L’ethnométhodologie classique, initiée par Harold Garfinkel, se concentre sur l’étude des pratiques quotidiennes et des interactions sociales pour comprendre l’ordre social.​

L’analyse conversationnelle, développée par Harvey Sacks et Emanuel Schegloff, examine les conversations et les interactions verbales pour révéler les mécanismes de création de l’ordre social.

L’ethnométhodologie critique, influencée par les travaux de Dorothy Smith, met en avant les rapports de pouvoir et les inégalités sociales dans la construction de l’ordre social.​

Ces courants distincts mais complémentaires contribuent à l’enrichissement de la théorie et de la méthodologie de l’ethnométhodologie, permettant une compréhension plus nuancée de la société et de ses mécanismes.​

B.​ Les représentants clés de l’ethnométhodologie (Harvey Sacks, Egon Bittner, etc.​)

Les représentants clés de l’ethnométhodologie ont contribué à l’émergence et au développement de cette approche sociologique.​ Harvey Sacks, un élève de Garfinkel, est connu pour son analyse conversationnelle, qui examine les conversations comme des constructions sociales.​

Egon Bittner, un autre élève de Garfinkel, a appliqué l’ethnométhodologie à l’étude des organisations et des institutions.​ Son travail a mis en évidence l’importance des pratiques et des interactions sociales dans la création de l’ordre organisationnel.​

D’autres chercheurs, tels que Emanuel Schegloff, David Sudnow et Melvin Pollner, ont également contribué à l’avancement de l’ethnométhodologie, en explorant les différents aspects de la vie sociale et en développant de nouvelles méthodes d’analyse.

Ces chercheurs ont permis d’enrichir et de diversifier l’ethnométhodologie, en ouvrant de nouvelles perspectives sur la compréhension de la société et de ses mécanismes.​

V.​ Applications et implications de l’ethnométhodologie

L’ethnométhodologie a des applications et des implications importantes dans divers domaines, notamment en sociologie, en anthropologie, en sciences politiques et en études de la communication.​

Elle permet d’analyser les pratiques et les interactions sociales dans des contextes variés, tels que les organisations, les institutions, les groupes sociaux et les communautés.​

L’ethnométhodologie a également des implications pour la compréhension de la construction sociale de la réalité, de la formation des identités et de la reproduction des inégalités sociales.

En outre, elle offre des outils pour l’analyse des politiques publiques et des décisions institutionnelles, ainsi que pour l’évaluation des programmes sociaux et des interventions communautaires.​

En fin de compte, l’ethnométhodologie contribue à une meilleure compréhension de la complexité de la vie sociale et à la mise en évidence de nouvelles perspectives pour l’action sociale et politique.​

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