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I.​ Introduction

Les cellules entérochromaffines, également appelées cellules argentaffines, sont des cellules neuroendocrines présentes dans l’épithélium intestinal, jouant un rôle clé dans la régulation du système nerveux enterique et la production d’hormones gastro-intestinales.​

A. Définition des cellules entérochromaffines

Les cellules entérochromaffines sont des cellules neuroendocrines spécifiques présentes dans l’épithélium intestinal, caractérisées par leur capacité à stocker et à sécréter des substances neurotransmettrices et hormonales. Elles appartiennent au système neuroendocrinien diffuse (SNED), un réseau de cellules dispersées dans les tissus épithéliaux de l’organisme.​ Les cellules entérochromaffines sont définies par leur affinité pour les sels de chrome, qui leur confère une coloration spécifique en argent, d’où leur autre nom de cellules argentaffines.​ Ces cellules jouent un rôle clé dans la régulation de la motricité intestinale, de la sécrétion de suc gastrique et de la modulation de la douleur abdominale.​

Elles sont également impliquées dans la régulation du système immunitaire et dans la réponse inflammatoire. Les cellules entérochromaffines sont présentes tout au long de l’intestin grêle, mais leur densité varie en fonction de la région et de la fonction digestive.​

B.​ Importance des cellules entérochromaffines dans le système nerveux enterique

Les cellules entérochromaffines jouent un rôle crucial dans le système nerveux enterique (SNE), un système nerveux autonome qui contrôle les fonctions digestives. Elles servent de relais entre le système nerveux central et les cellules cibles intestinales, régulant ainsi la motricité intestinale, la sécrétion de suc gastrique et la absorption des nutriments.

Les cellules entérochromaffines libèrent des neurotransmetteurs tels que la sérotonine, l’histamine et les peptides vasoactifs intestinaux, qui modulent l’activité du SNE et influencent la fonction digestive.​ De plus, elles participent à la régulation de la douleur abdominale et de la réponse inflammatoire.

L’importance des cellules entérochromaffines dans le SNE est soulignée par leur implication dans de nombreuses pathologies gastro-intestinales, telles que les diarrhées, les douleurs abdominales et les maladies inflammatoires de l’intestin.​

Les cellules entérochromaffines sont des cellules neuroendocrines épithéliales, caractérisées par la présence de granulations chromaffines dans leur cytoplasme, contenant des neurotransmetteurs et des hormones gastro-intestinales.​

A.​ Structure des cellules entérochromaffines

Les cellules entérochromaffines sont des cellules neuroendocrines épithéliales, caractérisées par une forme polygonale ou arrondie, avec un diamètre compris entre 10 et 20 μm. Leur noyau est généralement central, avec une chromatine fine et régulière. Le cytoplasme est abondant, contenant des organites couramment rencontrés dans les cellules neuroendocrines, tels que des mitochondries, un réticulum endoplasmique rugueux et des vésicules synaptiques. Les cellules entérochromaffines sont également caractérisées par la présence de granulations chromaffines, qui sont des vésicules densément packées de neurotransmetteurs et d’hormones gastro-intestinales, telles que la sérotonine et l’histamine.​

II. Histologie des cellules entérochromaffines

B.​ Localisation des cellules entérochromaffines dans l’intestin grêle

Les cellules entérochromaffines sont localisées dans l’épithélium intestinal, principalement dans la muqueuse de l’intestin grêle, où elles représentent environ 1% des cellules épithéliales. Elles sont dispersées de manière aléatoire le long de la surface de l’intestin, mais sont plus nombreuses dans la partie proximale de l’intestin grêle. Les cellules entérochromaffines sont également présentes dans les cryptes de Lieberkühn, où elles s’accumulent près de la base des cryptes.​ Cette localisation stratégique leur permet de détecter les changements chimiques et mécaniques dans le lumen intestinal et de répondre en conséquence, régulant ainsi la motricité intestinale, la sécrétion et l’absorption.​

III.​ Fonctions des cellules entérochromaffines

Les cellules entérochromaffines jouent un rôle crucial dans la régulation de la motricité intestinale, de la sécrétion et de l’absorption, ainsi que dans la modulation de la réponse immune et de la perception de la douleur viscérale.​

A.​ Production d’hormones gastro-intestinales

Les cellules entérochromaffines produisent une variété d’hormones gastro-intestinales, telles que la sérotonine, l’histamine, la gastrine, la cholecystokinine, le peptide inhibiteur de la gastrine et le peptide libérant la gastrine, qui jouent un rôle essentiel dans la régulation de la motricité intestinale, de la sécrétion et de l’absorption.

Ces hormones agissent sur les récepteurs spécifiques des cellules cibles, régulant ainsi les processus physiologiques tels que la contraction musculaire, la sécrétion de suc gastrique et pancréatique, et l’absorption des nutriments.​

La production d’hormones gastro-intestinales par les cellules entérochromaffines est régulée par une multitude de facteurs, tels que la nourriture, les neurotransmetteurs et les hormones hypophysaires, ce qui permet une adaptation fine aux besoins physiologiques de l’organisme.​

B.​ Rôle dans la régulation du système nerveux enterique

Les cellules entérochromaffines jouent un rôle crucial dans la régulation du système nerveux enterique, un système nerveux autonome qui innerve l’intestin grêle et régule ses fonctions.​

Ces cellules neuroendocrines produisent et libèrent des neurotransmetteurs et des hormones qui agissent sur les neurones du système nerveux enterique, régulant ainsi la motricité intestinale, la sécrétion et l’absorption.​

Les cellules entérochromaffines interagissent également avec les neurones sensorielles et motrices du système nerveux enterique, afin de détecter les stimuli luminaux, chimiques et mécaniques et de répondre adaptativement aux besoins physiologiques de l’organisme.​

Leur rôle dans la régulation du système nerveux enterique est essentiel pour maintenir l’homéostasie intestinale et prévenir les troubles fonctionnels gastro-intestinaux.

C.​ Sécrétion de sérotonine et d’histamine

Les cellules entérochromaffines sont également responsables de la sécrétion de sérotonine et d’histamine, deux substances importantes impliquées dans la régulation de la fonction gastro-intestinale.

La sérotonine, également appelée 5-hydroxytryptamine (5-HT), est un neurotransmetteur qui régule la motricité intestinale, la sensibilité viscérale et la réponse immunitaire.​

L’histamine, quant à elle, est un médiateur chimique qui participe à la régulation de la sécrétion gastrique, de la motricité intestinale et de la réponse immunitaire.​

La sécrétion de ces deux substances par les cellules entérochromaffines permet de réguler les fonctions gastro-intestinales, telles que la digestion et l’absorption des nutriments, et de maintenir l’homéostasie intestinale.​

D.​ Production de peptides vasoactifs intestinaux

Les cellules entérochromaffines produisent également des peptides vasoactifs intestinaux, tels que la substance P, le peptide intestinal vasoactif (VIP) et le peptide relâchant la gastrine (GRP).​

Ces peptides jouent un rôle crucial dans la régulation de la motricité intestinale, de la sécrétion gastrique et de la vasodilatation.​

La substance P, par exemple, est un neurotransmetteur qui stimule la contraction musculaire intestinale et la sécrétion de mucus.

Le VIP, quant à lui, est un peptide qui dilate les vaisseaux sanguins et relâche les muscles lisses de l’intestin, ce qui facilite la transit des aliments.​

La production de ces peptides vasoactifs intestinaux par les cellules entérochromaffines contribue à la régulation de la fonction gastro-intestinale et à la maintenance de l’homéostasie intestinale.​

IV.​ Maladies liées aux cellules entérochromaffines

Les anomalies des cellules entérochromaffines sont impliquées dans diverses maladies, notamment le cancer neuroendocrinien, le carcinome neuroendocrinien et le Syndrome de Zollinger-Ellison, caractérisés par une prolifération anormale de ces cellules.

A.​ Cancer neuroendocrinien

Le cancer neuroendocrinien est une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules entérochromaffines de l’intestin grêle ou du pancréas.​ Cette maladie rare représente environ 2% de tous les cancers digestifs.​

Les symptômes du cancer neuroendocrinien varient en fonction de la localisation de la tumeur et de la production d’hormones gastro-intestinales.​ Les signes cliniques peuvent inclure des douleurs abdominales, des diarrhées, des nausées et des vomissements.​

Le diagnostic du cancer neuroendocrinien repose sur l’imagerie médicale, telle que la tomographie par émission de positons (TEP) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM), ainsi que sur la mesure des taux d’hormones gastro-intestinales dans le sang.​

B. Carcinome neuroendocrinien

Le carcinome neuroendocrinien est une sous-catégorie de tumeurs malignes qui se développent à partir des cellules entérochromaffines de l’intestin grêle ou du pancréas.

Ces tumeurs sont caractérisées par une prolifération anormale de cellules neuroendocrines, qui produisent des hormones gastro-intestinales en excès, entraînant des symptômes cliniques variés.

Les carcinomes neuroendocriniens peuvent être classés en fonction de leur agressivité et de leur potentiel métastatique, allant des tumeurs bénignes aux tumeurs malignes très agressives.

Le traitement du carcinome neuroendocrinien dépend de la localisation et de l’étendue de la tumeur, ainsi que de l’état général du patient, et peut inclure la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie.​

C.​ Syndrome de Zollinger-Ellison

Le syndrome de Zollinger-Ellison est une maladie rare causée par une tumeur neuroendocrine, généralement localisée dans le pancréas, qui produit une quantité excessive de gastrine.​

Cette hormone stimule la sécrétion d’acide chlorhydrique par les cellules pariétales de l’estomac, entraînant une hyperacidité gastrique et des ulcères gastro-duodénaux récurrents.​

Les symptômes du syndrome de Zollinger-Ellison incluent des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, des diarrhées et une perte de poids.​

Le diagnostic est basé sur la mesure des taux de gastrine dans le sang et la localisation de la tumeur par imagerie médicale.

Le traitement comprend la suppression de la production de gastrine par la tumeur, souvent par une intervention chirurgicale, ainsi que des médicaments pour réduire la sécrétion d’acide chlorhydrique.

V.​ Conclusion

En résumé, les cellules entérochromaffines jouent un rôle essentiel dans la régulation du système nerveux enterique et la production d’hormones gastro-intestinales.​

Ils produisent des neurotransmetteurs tels que la sérotonine et l’histamine, ainsi que des peptides vasoactifs intestinaux, qui influencent la motricité intestinale, la sécrétion de suc gastrique et la régulation du tonus vasculaire.

Les anomalies de ces cellules peuvent entraîner diverses maladies, telles que le cancer neuroendocrinien, le carcinome neuroendocrinien et le syndrome de Zollinger-Ellison.​

Il est donc essentiel de poursuivre les recherches sur les cellules entérochromaffines pour améliorer notre compréhension de leur fonctionnement et identifier de nouvelles stratégies pour diagnostiquer et traiter ces affections.​

En fin de compte, une meilleure connaissance des cellules entérochromaffines contribuera à améliorer la prise en charge des patients atteints de maladies gastro-intestinales.​

9 thoughts on “Cellules entérochromaffines : histologie, fonctions, maladies”
  1. Je recommande cet article à tous ceux qui cherchent à approfondir leurs connaissances sur les mécanismes physiologiques sous-jacents à la digestion.

  2. Je suis impressionné par la richesse des informations présentées sur le rôle des cellules entérochromaffines dans le système nerveux enterique.

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