Biographie de Catherine la Grande
Catherine II, née Sophie Frédérique Augusta de l’Anhalt-Zerbst-Dornburg, est née le 2 mai 1729 à Stettin, en Poméranie prussienne, dans une famille de petits nobles allemands.
Enfance et Jeunesse
Catherine passa son enfance dans une atmosphère de rigueur et de discipline, marquée par l’influence de sa mère, Johanna Élisabeth de Holstein-Gottorp. Elle reçut une éducation soignée, apprenant le français, l’allemand, l’anglais et l’italien.
En 1744, elle fut choisie comme épouse pour le grand-duc Pierre, futur empereur de Russie, et se convertit à l’orthodoxie russe. Elle adopta le nom de Catherine Alexeïevna et s’installa à la cour de Saint-Pétersbourg.
Dès son arrivée en Russie, Catherine se montra fascinée par la culture et la politique russes, étudiant l’histoire et la langue du pays. Elle se lia avec plusieurs personnalités influentes, notamment le comte Grigori Orlov, qui devint son amant et son allié politique.
L’accession au trône
En 1762, Catherine profita de la faiblesse de son mari, Pierre III, pour organiser un coup d’État avec l’aide du comte Orlov et de ses partisans. Le 9 juillet 1762, Pierre III abdiqua et Catherine fut proclamée impératrice de Russie.
Le nouveau gouvernement russe fut immédiatement déclaré légitime par l’Église orthodoxe russe et les boyards. Catherine II devint ainsi la première femme à régner sur l’Empire russe, inaugurant une ère de prospérité et de gloire pour la Russie.
Immédiatement après son accession au trône, Catherine prit des mesures pour consolider son pouvoir et éloigner ses opposants. Elle fit exiler son mari à Ropcha, où il mourut mystérieusement peu après.
Règne et Gouvernement
Catherine II dirigea l’Empire russe avec autorité et diplomatie, imposant sa vision pour une Russie moderne et puissante, tandis que son gouvernement était marqué par des réformes politiques et administratives novatrices.
Les réformes politiques
Catherine II entreprit une série de réformes politiques pour moderniser et consolider l’État russe. Elle créa un nouveau système de gouvernement, divisant l’Empire en gouvernements et provinces, et établissant des organismes de gouvernement locaux.
Elle mit en place une administration efficace, créant des ministères et des conseils pour gérer les affaires de l’État. Elle établit également une nouvelle législation, codifiant les lois russes et créant un système judiciaire plus équitable.
Ces réformes permit à la Russie de devenir une monarchie plus forte et plus-centralisée, renforçant ainsi la position de Catherine II comme souveraine.
Les réformes administratives
Catherine II entreprit une refonte complète de l’administration russe, créant un système plus efficace et plus centralisé. Elle divisa l’Empire en 50 gouvernements, chacun dirigé par un gouverneur nommé par l’Empereur.
Elle créa également des commissions spéciales pour gérer les affaires locales, telles que la Commission des États, chargée de gérer les affaires économiques et fiscales.
Ces réformes administratives permirent d’améliorer la gestion de l’État, de réduire la corruption et d’augmenter l’efficacité de l’administration.
De plus, Catherine II créa un nouveau corps de fonctionnaires, formés à l’université de Moscou, pour remplacer les anciens boyards et nobles qui géraient l’administration.
La modernisation de l’éducation
Catherine II considérait l’éducation comme un élément clé du progrès et de la modernisation de la Russie. Elle créa une commission spéciale pour réformer l’éducation, qui aboutit à la fondation de l’Université de Moscou en 1755.
Elle encouragea également l’ouverture de nouvelles écoles et d’institutions d’enseignement supérieur, telles que l’Académie des Beaux-Arts et l’Institut Smolny pour les jeunes filles nobles.
Catherine II fit venir des enseignants étrangers pour moderniser les programmes d’études et introduire les dernières découvertes scientifiques et littéraires.
Grâce à ces réformes, l’éducation russe connut un essor sans précédent, permettant à la Russie de rattraper son retard par rapport à l’Europe occidentale.
La Russie sous Catherine la Grande
Sous le règne de Catherine II, la Russie devint une puissance majeure en Europe, caractérisée par une expansion territoriale, une modernisation administrative et un essor culturel sans précédent.
L’expansion territoriale
La Russie sous Catherine II connut une expansion territoriale sans précédent, qui porta la superficie du pays de 430 000 km² à 1 150 000 km². Cette expansion fut réalisée notamment grâce à la guerre russo-turque de 1768-1774, qui permit l’annexion de la Crimée en 1783, ainsi qu’à la participation de la Russie aux Partitions de la Pologne, qui lui permirent d’acquérir de nouveaux territoires.
Cette expansion territoriale permit à la Russie de devenir une puissance majeure en Europe, avec des frontières qui s’étendaient désormais de la Baltique à la mer Noire et de la Pologne à la Sibérie.
La guerre russo-turque
La guerre russo-turque de 1768-1774 fut un conflit majeur qui opposa l’Empire russe à l’Empire ottoman. Elle débuta en 1768, lorsque la Russie décida de soutenir les Grecs insurgés contre la domination ottomane.
La guerre se déroula principalement en Ukraine et en Crimée, et vit les Russes remporter de nombreuses victoires, notamment la bataille de Kagoul en 1770. Le traité de Koutchouk-Kaïnardji, signé en 1774, mit fin à la guerre et permit à la Russie de gagner un accès à la mer Noire.
Ce conflit permit à Catherine II de renforcer son pouvoir et de consolider sa position sur la scène internationale, tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour la Russie en Méditerranée.
L’annexion de la Crimée
L’annexion de la Crimée par la Russie en 1783 fut un événement majeur du règne de Catherine II. Cette péninsule stratégique, située au nord de la mer Noire, était jusqu’alors une khanat mongol vassal de l’Empire ottoman.
Après la guerre russo-turque de 1768-1774, la Crimée devint un protectorat russe, mais Catherine II ambitionnait d’en faire une province russe à part entière. En 1783, elle fit occuper la Crimée par ses troupes et l’annexa officiellement.
Cette annexion permit à la Russie de contrôler les détroits du Bosphore et des Dardanelles, ainsi que les ports de la mer Noire, ce qui renforça sa position économique et militaire dans la région.
Réalisations et Héritage
Catherine II laisse un héritage durable, marqué par une Russie modernisée, élargie et culturellement florissante, qui consolide sa position de grande puissance européenne.
Le développement culturel
Le règne de Catherine II est marqué par un essor culturel sans précédent en Russie. L’impératrice favorise l’émergence d’une élite intellectuelle et artistique, attirant à Saint-Pétersbourg des savants, des écrivains et des artistes de renommée internationale.
Elle fonde l’Ermitage, musée et galerie d’art qui deviendra l’un des plus célèbres du monde, et encourage la création de théâtres, d’opéras et de ballets. Les sciences et les Arts sont également soutenus, avec la création de l’Académie des sciences et de l’Académie des beaux-arts.
Catherine II contribue ainsi à faire de Saint-Pétersbourg une ville résolument tournée vers l’Europe, où se côtoient les cultures russe et occidentale, et où s’épanouissent les arts et les lettres.
Les arts et les lettres
L’impératrice Catherine II est une mécène éclairée, qui protège et encourage les artistes et les écrivains. Elle attire à sa cour les plus grands noms de la littérature et des arts, tels que Diderot, Voltaire et Falconet.
Elle commande des œuvres d’art monumentales, comme la statue équestre de Pierre le Grand, et fait construire des palais et des monuments qui deviennent des symboles de la grandeur de la Russie.
Les écrivains russes, tels que Denis Fonvizine et Gavrila Derzhavin, bénéficient de sa protection et de son soutien, tandis que les traductions d’œuvres étrangères permettent de diffuser les idées de l’Enlightenment en Russie.
La promotion de l’Enlightenment
Catherine II est une fervente admiratrice des idées de l’Enlightenment, qui prônent la raison, la tolérance et le progrès. Elle invite des philosophes et des savants éminents, tels que Voltaire et Diderot, à sa cour pour débattre et échanger des idées.
Elle encourage la diffusion des idées éclairées en Russie, en créant des institutions telles que la Société libre économique et la Commission pour l’éducation publique.
Grâce à ses efforts, la Russie devient un centre d’attraction pour les intellectuels et les réformateurs de tout le continent, et Catherine II acquiert la réputation d’une souveraine éclairée et progressiste.
Mort et Légende
Catherine II meurt le 17 novembre 1796, à l’âge de 67 ans, à son palais de Tsarskoïe Selo, laissant derrière elle un héritage durable et une légende impérissable.
La mort de Catherine la Grande
La santé de Catherine II commence à décliner à partir de 1795, victime d’une série de problèmes de santé, notamment des douleurs abdominales et des troubles circulatoires.
Malgré cela, elle continue à diriger l’Empire russe avec énergie, mais ses forces s’épuisent progressivement.
Le 17 novembre 1796, Catherine II meurt à son palais de Tsarskoïe Selo, entourée de ses proches et de ses ministres.
Sa mort marque la fin d’une ère glorieuse pour la Russie, qui a connu sous son règne une période de grandeur et de prospérité sans précédent.
Les funérailles de l’impératrice sont célébrées avec grand faste, et elle est inhumée dans la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg, aux côtés de ses prédécesseurs.
L’héritage de Catherine la Grande
L’héritage de Catherine II est immense et durable, marquant profondément l’histoire de la Russie et de l’Europe.
Elle a laissé derrière elle un empire russe puissant et moderne, avec une administration efficace, une économie florissante et une culture raffinée.
Sa politique d’expansion territoriale a ouvert de nouvelles perspectives pour la Russie, qui devient une puissance européenne majeure.
Sa promotion de l’Enlightenment et des arts a contribué à faire de la Russie un centre culturel important.
Aujourd’hui, Catherine la Grande est considérée comme l’une des plus grandes souveraines de l’histoire russe, et son héritage continue de inspirer et de guider les générations suivantes.
Elle demeure un symbole de la puissance et de la gloire de la Russie, et son nom est synonyme de grandeur et de prestige.