YouTube player

Introduction

La guerre des Cristeros, un conflit sanglant qui a ébranlé le Mexique dans les années 1920, est un épisode complexe de l’histoire mexicaine, marqué par la violence et la répression.​

Contexte historique

Au début du XXe siècle, le Mexique est en pleine transformation.​ La Révolution mexicaine, qui a débuté en 1910, a entraîné une période d’instabilité politique et sociale.​ Les différents groupes sociaux et politiques s’affrontent pour prendre le contrôle du pouvoir. Dans ce contexte, l’Église catholique, qui a longtemps joué un rôle prépondérant dans la vie politique et sociale du pays, voit son influence diminuer;

Cette perte d’influence est accentuée par l’avènement de gouvernements laïcs et anticléricaux, qui cherchent à séculariser la société mexicaine.​ Les tensions entre l’État et l’Église vont croissant, créant un climat de méfiance et d’hostilité mutuelle.​ C’est dans ce contexte que la guerre des Cristeros va éclater, mettant aux prises le gouvernement mexicain et les défenseurs de la liberté religieuse.

Objectif de l’article

L’objectif de cet article est de retracer l’histoire de la guerre des Cristeros, un conflit armé qui a opposé le gouvernement mexicain aux défenseurs de la liberté religieuse dans les années 1920.​

Cet article se propose d’analyser les causes profondes de ce conflit, en examinant les facteurs politiques, sociaux et religieux qui ont contribué à son déclenchement.​ Nous allons également étudier le développement de la guerre, ses principaux acteurs et les stratégies mises en œuvre par les deux camps.​

Enfin, nous nous intéresserons aux conséquences de la guerre des Cristeros, notamment en ce qui concerne la liberté religieuse et la place de l’Église catholique dans la société mexicaine.​ Notre objectif est de fournir une compréhension approfondie de cet épisode complexe et troublant de l’histoire mexicaine.

I. Les causes de la guerre des Cristeros

Les racines de la guerre des Cristeros remontent à la Révolution mexicaine et à l’émergence d’un courant anticlérical qui visait à réduire l’influence de l’Église catholique au Mexique.​

L’anticléricalisme au Mexique

L’anticléricalisme, courant idéologique qui vise à réduire l’influence de l’Église catholique dans la vie publique, a pris racine au Mexique au XIXe siècle.​ Cette tendance s’est accentuée lors de la Révolution mexicaine, lorsque les libéraux et les réformateurs ont cherché à séculariser l’État et à limiter le pouvoir de l’Église.

Cette hostilité envers l’Église s’est manifestée par la confiscation des biens ecclésiastiques, la laïcisation de l’éducation et la limitation des libertés religieuses.​ L’anticléricalisme a créé un climat de tension entre l’Église catholique et le gouvernement mexicain, préparant le terrain pour les événements qui allaient suivre.​

La Constitution de 1917

La Constitution de 1917, adoptée à la suite de la Révolution mexicaine, a consacré les principes de laïcité et de sécularisation de l’État.​ Elle a notamment établi la séparation de l’Église et de l’État, interdit les ordres religieux et limité les libertés religieuses.​

L’article 130 de la Constitution, en particulier, a suscité l’opposition de l’Église catholique en interdisant les ordres religieux, en limitant les activités religieuses et en soumettant les ecclésiastiques à la loi civile.​ Cette disposition a été perçue comme une menace directe contre la liberté religieuse et a contribué à l’émergence du mouvement cristero.​

La politique de Plutarco Elías Calles

Plutarco Elías Calles, président du Mexique de 1924 à 1928, a mené une politique ouvertement anticléricale, qui a exacerbé les tensions entre l’État et l’Église catholique. Il a appliqué avec rigueur les dispositions de la Constitution de 1917, considérant que l’Église était un obstacle à la modernisation et à la laïcisation du pays.

Sa politique a entraîné la fermeture d’écoles confessionnelles, la confiscation des biens de l’Église et la persécution des ecclésiastiques.​ Les prêtres ont été considérés comme des ennemis de l’État et ont été soumis à des poursuites et à des arrestations.​ Cette politique répressive a contribué à l’émergence d’un mouvement de résistance, qui allait prendre le nom de Cristeros.​

II. Le développement de la guerre des Cristeros

La guerre des Cristeros, qui a duré de 1926 à 1929, a été marquée par des affrontements sanglants entre les forces gouvernementales et les rebelles cristeros, partisans d’une restauration de la liberté religieuse.​

Le début de la guerre

Le début de la guerre des Cristeros remonte au 31 juillet 1926٫ lorsque le gouvernement mexicain٫ dirigé par Plutarco Elías Calles٫ a décidé d’appliquer les dispositions anticléricales de la Constitution de 1917.​ Les premiers affrontements ont eu lieu dans l’État de Guanajuato٫ où des groupes de paysans et de catholiques ont pris les armes contre les forces gouvernementales pour protester contre la fermeture des églises et la persécution des prêtres.​

Cette décision du gouvernement a entraîné une vague de protestations et de résistances dans tout le pays, notamment dans les régions rurales où la population était majoritairement catholique.​ Les Cristeros, ainsi nommés en raison de leur cri de guerre « ¡Viva Cristo Rey !​ » (« Vive le Christ Roi !​ »), ont rapidement gagné en popularité et en force, menaçant l’autorité du gouvernement fédéral.​

La Cristiada

La Cristiada, également connue sous le nom de guerre des Cristeros, est la période la plus violente et la plus intense du conflit, qui s’est déroulée de 1927 à 1929.​ Pendant cette période, les Cristeros ont mené une guérilla contre les forces gouvernementales, utilisant des tactiques de sabotage, de terrorisme et d’embuscades.​

Les Cristeros ont bénéficié du soutien de la population rurale et de certains membres du clergé, qui leur ont fourni des armes, des vivres et des informations.​ Les gouvernementaux, quant à eux, ont riposté avec brutalité, incendiant des villages, massacrant des civils et persécutant les prêtres et les religieux.​

Cette période de violence a été marquée par de nombreux actes de barbarie et de cruauté, commis par les deux camps, laissant derrière elle un héritage de haine et de méfiance qui a profondément marqué la société mexicaine.​

Les violences et la répression

Les violences et la répression ont été les caractéristiques dominantes de la guerre des Cristeros. Les forces gouvernementales ont utilisé des méthodes brutales pour réprimer la révolte, notamment en exécutant des civils soupçonnés de sympathiser avec les Cristeros.​

Les massacres, les viols et les pillages ont été monnaie courante, laissant derrière eux des communautés entières dévastées et traumatisées.​ Les prêtres et les religieux ont été spécifiquement ciblés, beaucoup étant exécutés ou emprisonnés pour leur soutien présumé aux Cristeros.

Les Cristeros, de leur côté, ont également commis des actes de violence, notamment en attaquant des trains et des convois militaires.​ Cependant, il est important de noter que les violences gouvernementales ont été bien plus généralisées et systématiques.​

III.​ Les conséquences de la guerre des Cristeros

La guerre des Cristeros a laissé des traces profondes au Mexique, affectant la liberté religieuse, la stabilité politique et la société civile.​

La fin de la guerre

En 1929٫ le gouvernement mexicain et les Cristeros ont signé les Accords d’Arriba٫ mettant fin officiellement à la guerre.​ Ces accords prévoyaient l’amnistie pour les combattants Cristeros٫ la restitution des biens ecclésiastiques confisqués et la nomination d’un médiateur pour résoudre les différends entre l’Église et l’État.

Ces accords ont permis de réduire les hostilités, mais les tensions entre les deux parties sont restées fortes. Le gouvernement a maintenu sa politique de sécularisation, tandis que l’Église catholique a continué à défendre ses droits et ses intérêts.​

La fin de la guerre des Cristeros a marqué un tournant dans l’histoire du Mexique, mettant fin à une période de violence et d’instabilité, mais ouvrant également la voie à de nouvelles formes de conflit et de résistance.​

Les accords de 1929

Les Accords d’Arriba, signés en juin 1929٫ ont mis fin à la guerre des Cristeros.​ Ces accords ont été négociés par l’intermédiaire de l’ambassadeur américain au Mexique٫ Dwight Morrow٫ et ont été ratifiés par le gouvernement mexicain et les leaders Cristeros.​

Ces accords prévoyaient la libre exercice de la religion catholique, la restitution des biens ecclésiastiques confisqués et l’amnistie pour les combattants Cristeros. En échange, les Cristeros devaient déposer les armes et reconnaître l’autorité du gouvernement mexicain.​

Les Accords de 1929 ont marqué un compromis entre les deux parties, mais ont également laissé subsister des tensions latentes.​ Ils ont toutefois permis de restaurer une certaine paix civile et de redonner une place à l’Église catholique dans la société mexicaine.​

Impact sur la liberté religieuse

La guerre des Cristeros a eu un impact profond sur la liberté religieuse au Mexique.​ Les accords de 1929 ont permis de restaurer une certaine liberté de culte, mais les limitations imposées par la Constitution de 1917 sont restées en vigueur.​

Les Cristeros ont obtenu la reconnaissance de leur droit à exercer leur religion, mais l’Église catholique a dû accepter certaines restrictions, notamment la séparation de l’Église et de l’État.​

Cependant, la guerre des Cristeros a également montré la détermination du peuple mexicain à défendre ses convictions religieuses, ce qui a contribué à renforcer la liberté religieuse au Mexique.​

Aujourd’hui, la liberté religieuse est inscrite dans la Constitution mexicaine et est considérée comme un droit fondamental.

La guerre des Cristeros, un épisode tumultueux de l’histoire mexicaine, a laissé un héritage complexe, marqué par la violence, la répression et la quête de liberté religieuse.​

Récapitulation

En résumé, la guerre des Cristeros est un conflit qui a opposé l’Église catholique et le gouvernement mexicain dans les années 1920. Les causes de ce conflit sont multiples, allant de l’anticléricalisme au pouvoir à la limitation de la liberté religieuse.​ La guerre a été marquée par des violences et des répressions sanglantes, notamment sous la présidence de Plutarco Elías Calles.​ Les Cristeros, des paysans et des catholiques, ont pris les armes pour défendre leur foi et leur liberté.​ La guerre s’est terminée en 1929 avec les accords de pacification, qui ont permis une certaine liberté religieuse, mais ont également renforcé la sécularisation de l’État.​ Cette guerre a laissé un héritage complexe, marqué par la violence et la répression, mais également par la quête de liberté religieuse et de droits fondamentaux.

Perspective historique

Au-delà de sa dimension locale, la guerre des Cristeros prend place dans un contexte historique plus large, marqué par la Révolution mexicaine et la consolidation de l’État moderne. Cette guerre s’inscrit également dans la lignée des conflits religieux qui ont secoué l’Amérique latine au XXe siècle. La guerre des Cristeros rappelle ainsi les luttes pour la liberté religieuse et les droits de l’homme menées dans d’autres pays de la région. Elle témoigne également de la complexité des relations entre l’Église catholique et les États modernes, ainsi que de la difficile conciliation entre la laïcité et la liberté religieuse.​ Enfin, elle soulève des questions fondamentales sur la place de la religion dans la sphère publique et les limites de l’intervention de l’État dans les affaires religieuses.​

7 thoughts on “La guerre des Cristeros : qu’est-ce que c’était, les causes, le développement et les conséquences ?”
  1. Je trouve dommage que certaines sources ne soient pas citées ; cela aurait ajouté une crédibilité supplémentaire à l \

  2. Je regrette que certaines parties soient un peu trop sommaires ; il aurait été utile d \

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *