Introduction
La conquête de la Colombie est un processus complexe qui s’étale sur plusieurs siècles, marqué par la découverte, la colonisation et la domination espagnole sur le territoire colombien․
Cette période clé de l’histoire de l’Amérique du Sud est caractérisée par l’arrivée de conquistadors tels que Christophe Colomb, Vasco Nunez de Balboa et Fernando de Magellan․
Contexte historique
Au XVe siècle, l’Espagne, sous le règne des Rois Catholiques, entame une politique d’expansion outre-mer, motivée par la recherche de nouvelles routes commerciales et la propagation de la foi chrétienne․
C’est dans ce contexte que Christophe Colomb propose à la couronne espagnole un projet de navigation vers l’Asie par l’Ouest, qui aboutit à la découverte de l’Amérique en 1492․
L’Espagne, qui venait de mettre fin à la Reconquista, se tourne alors vers l’Amérique du Sud, où elle fonde l’Empire espagnol, qui s’étend des actuels États-Unis à la Terre de Feu․
Cette expansion territoriale se fait au détriment des empires indigènes, tels que l’empire inca et aztèque, qui sont conquis et intégrés à l’Empire espagnol․
Cette période marque le début d’une nouvelle ère dans l’histoire de l’Amérique du Sud, caractérisée par la colonisation, la christianisation et l’exploitation des ressources naturelles․
I․ La découverte de la Colombie
La découverte de la Colombie est attribuée à Rodrigo de Bastidas, qui explore la côte caribéenne en 1501, mais c’est Christophe Colomb qui ouvre la voie à la colonisation espagnole en 1499․
Les précurseurs ⁚ Christophe Colomb et Vasco Nunez de Balboa
Christophe Colomb, navigateur génois au service de l’Espagne, est considéré comme le découvreur de l’Amérique en 1492․ Il réalise quatre voyages transatlantiques, dont le dernier en 1502, qui le mène à explorer la côte caribéenne de l’Amérique du Sud․
Vasco Nunez de Balboa, conquistador espagnol, est le premier Européen à observer l’océan Pacifique en 1513․ Il explore la côte pacifique de l’Amérique du Sud et découvre le détroit de Panama․
Ces deux précurseurs ouvrent la voie à la conquête de l’Amérique du Sud et à la colonisation espagnole․ Ils sont suivis par d’autres explorateurs et conquistadors, qui vont progressivement prendre possession du territoire colombien;
L’arrivée des Espagnols en Colombie
L’arrivée des Espagnols en Colombie remonte à 1510, lorsque Rodrigo de Bastidas, navigateur et conquistador espagnol, explore la côte caribéenne de la Colombie actuelle․
En 1525, Pedro de Heredia fonde la ville de Cartagena, qui devient une base stratégique pour la conquête de l’intérieur du pays․
Les Espagnols rencontrent les populations indigènes, notamment les Tairona et les Muisca, qui vivent dans la région andine․ Ils établissent des alliances avec certaines tribus et les utilisent comme guides pour explorer le pays․
La présence espagnole en Colombie marque le début de la conquista, une période de domination et de transformation profonde pour le pays et ses habitants․
II․ Les étapes de la conquête
La conquête de la Colombie se divise en trois étapes clés ⁚ la conquête de la côte caribéenne, la conquête de la région andine et la chute de l’empire inca et aztèque․
La conquête de la côte caribéenne
La conquête de la côte caribéenne de la Colombie commence en 1509 avec l’arrivée de Rodrigo de Bastidas, qui explore la région de Santa Marta․
Cependant, c’est Pedro de Heredia qui fonde en 1533 la ville de Cartagena, qui devient rapidement un important centre commercial et militaire․
La conquête de la côte caribéenne est marquée par la résistance des populations indigènes, notamment les Tairona et les Wayúu․
Mais les Espagnols, mieux armés et mieux organisés, parviennent à soumettre les populations locales et à établir leur domination sur la région․
La conquête de la côte caribéenne permet aux Espagnols d’établir des liens commerciaux avec l’Espagne et d’exporter des richesses, notamment de l’or et des perles․
La conquête de la région andine
La conquête de la région andine de la Colombie commence en 1536 avec l’arrivée de Gonzalo Jiménez de Quesada٫ qui fonde la ville de Bogota․
Sébastien de Belalcázar, un autre conquistador, conquiert la région de Cali et de Popayán en 1537․
Les Espagnols doivent affronter les résistances des empires inca et aztèque, qui contrôlent une grande partie de la région andine․
Mais grâce à leur supériorité militaire et à la propagation de maladies européennes, les Espagnols parviennent à vaincre les empires indigènes․
La conquête de la région andine permet aux Espagnols d’accéder à de nouvelles richesses, notamment de l’or et de l’argent, et d’établir des colonies permanentes․
Cette conquête marque le début de la domination espagnole sur la Colombie et la fin de l’indépendance des empires inca et aztèque․
La chute de l’empire inca et aztèque
La conquête espagnole de la Colombie entraîne la chute de l’empire inca et aztèque, qui dominaient respectivement les régions andines et mésoaméricaines․
L’empire inca, qui s’étendait sur une grande partie de l’Amérique du Sud, est vaincu par les Espagnols en 1533 avec la capture de l’Inca Atahualpa․
L’empire aztèque, qui contrôlait une grande partie du Mexique et de l’Amérique centrale, est conquis par Hernán Cortés en 1521․
La défaite de ces empires permet aux Espagnols d’établir leur domination sur la région et d’introduire leur langue, leur religion et leur culture․
La chute de ces empires marque également la fin de la période précolombienne et le début de la colonisation espagnole en Amérique du Sud․
Cette conquête aura des conséquences dramatiques pour les populations indigènes, qui seront soumises à la violence, à la servitude et à la destruction de leur identité culturelle․
III․ Les conséquences de la conquête
La conquête de la Colombie a des conséquences profondes et durables sur la société, la culture et la démographie de la région, marquées par la colonisation, l’exploitation et la transformation de l’espace colombien․
La colonisation espagnole en Colombie
La colonisation espagnole en Colombie commence avec l’arrivée de Pedro de Heredia en 1533, qui fonde la ville de Cartagena de Indias․ Cette ville devient rapidement un centre commercial et militaire stratégique pour l’Empire espagnol․
Les conquistadors Gonzalo Jiménez de Quesada et Sébastien de Belalcázar poursuivent la conquête de la région, établissant des villes telles que Bogotá et Cali․ L’administration coloniale est mise en place, avec la création de la Nouvelle-Grenade, qui comprend les actuels territoires de la Colombie, du Venezuela et de l’Équateur․
La colonisation espagnole en Colombie est caractérisée par l’exploitation des ressources naturelles, notamment l’or et l’argent, ainsi que la mise en esclavage des populations indigènes․ Les Espagnols imposent également leur langue, leur religion et leur culture, qui vont avoir un impact durable sur la société colombienne․
L’héritage de la conquête
L’héritage de la conquête de la Colombie est multiple et complexe․ D’un côté, la colonisation espagnole a permis l’émergence d’une culture métisse, résultat de la fusion entre les cultures indigènes et européennes․
D’un autre côté, la conquête a laissé des séquelles profondes sur la population indigène, victime de la violence, de la maladie et de l’exploitation․ Les communautés autochtones ont vu leur mode de vie traditionnel bouleversé, leur territoire occupé et leurs ressources naturelles exploitées․
Aujourd’hui, la Colombie cherche à préserver son patrimoine culturel et à promouvoir la reconnaissance de l’héritage indigène․ Les gouvernements successifs ont mis en place des politiques pour protéger les droits des peuples autochtones et favoriser leur intégration dans la société colombienne․
La mémoire de la conquête
La mémoire de la conquête de la Colombie est un sujet complexe et controversé․ Les Colombiens ont longtemps considéré la conquête comme un événement fondateur de leur nation, mais cette vision a été remise en cause par les mouvements sociaux et les recherches historiques․
Aujourd’hui, la Colombie cherche à réévaluer son passé colonial et à rendre hommage aux peuples autochtones qui ont souffert de la conquête․ Les monuments et les musées commémorent les héros de l’indépendance, tandis que les communautés autochtones revendiquent leur place dans l’histoire nationale․
La mémoire de la conquête est également marquée par la célébration de la día de la raza, qui commémore l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique en 1492․ Cependant, cette fête est de plus en plus contestée par les mouvements sociaux qui la considèrent comme une célébration de la colonisation et de la domination espagnole․
En fin de compte, la conquête de la Colombie est un épisode complexe et multifacette de l’histoire de l’Amérique du Sud․ Cette période a laissé un héritage durable sur le territoire colombien, marqué par la colonisation espagnole et la domination sur les peuples autochtones․
La conquête a entraîné la destruction des empires inca et aztèque, la perte de la diversité culturelle et la transmission de nouvelles pratiques et croyances․ Cependant, elle a également permis l’émergence d’une nouvelle identité colombienne, forgée dans la lutte pour l’indépendance et la construction d’un État moderne․
Aujourd’hui, la Colombie cherche à réconcilier son passé avec son présent, en reconnaissant les erreurs du passé et en valorisant la diversité culturelle de son peuple․ La conquête de la Colombie est un rappel puissant de l’importance de la mémoire historique et de la responsabilité collective face à l’avenir․