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Introduction

La Patria Nueva, un régime autoritaire qui a marqué l’histoire du Chili de 1973 à 1990, est un épisode sombre de répression politique et de violations des droits de l’homme.​

Contexte historique du Chili avant 1973

Avant l’arrivée au pouvoir d’Augusto Pinochet, le Chili connaissait une période de grande instabilité politique.​ Depuis les années 1960٫ le pays avait connu une série de gouvernements de gauche٫ dont celui de Salvador Allende٫ élu président en 1970.​ Ce dernier avait mis en place un programme de réformes économiques et sociales radicales٫ qui avait suscité l’opposition farouche des forces conservatrices et des milieux d’affaires.​

Cette situation avait créé un climat de tension politique et sociale, où les conflits entre les différents groupes politiques et sociaux s’intensifiaient. Le Chili était également soumis à des pressions internationales, notamment de la part des États-Unis, qui voyaient d’un mauvais œil l’avancée de la gauche dans le pays.​

La Patria Nueva, un projet politique autoritaire

La Patria Nueva, projet politique élaboré par les militaires chiliens, visait à établir un régime autoritaire,nationaliste et anticommuniste, fondé sur l’ordre, la discipline et la hiérarchie.​

Les objectifs du régime militaire

Les objectifs du régime militaire étaient clairs ⁚ éradiquer la gauche politique, mettre fin au gouvernement de Salvador Allende et établir un ordre nouveau fondé sur les valeurs de la droite nationaliste.​ Les militaires souhaitaient également restaurer l’autorité de l’État, mettre fin à la crise économique et sociales qui secouaient le Chili depuis les années 1960, et réduire l’influence de l’Union soviétique dans la région.​ Pour atteindre ces objectifs, les militaires ont mis en place une série de mesuresdraconiennes, telles que la dissolution du Congrès, la suspension des libertés civiles et la création d’un tribunal militaire d’exception.​

La mise en place de la dictature militaire

La dictature militaire s’est progressivement mise en place après le coup d’État du 11 septembre 1973.​ Les militaires ont tout d’abord établi un Conseil de Guerre, composé des chefs des trois armées, qui a pris le pouvoir exécutif.​ Augusto Pinochet, général en chef de l’armée, a été désigné comme président de la junte militaire.​ Le gouvernement militaire a alors entrepris de réorganiser l’appareil d’État, en créant de nouveaux ministères et en nommant des militaires à des postes clés. La Constitution de 1925 a été suspendue et un état d’urgence a été déclaré, permettant aux militaires de gouverner par décret.​

Les figures clés de la Patria Nueva

La Patria Nueva a été marquée par des personnalités politiques et militaires qui ont joué un rôle crucial dans l’histoire du Chili, notamment Augusto Pinochet et Salvador Allende.​

Augusto Pinochet, le généralissime

Augusto Pinochet Ugarte, né le 25 novembre 1915, est un général chilien qui a exercé une influence considérable sur l’histoire du Chili.​ Il a été le chef de l’État-major de l’armée chilienne sous le gouvernement de Salvador Allende, avant de prendre la tête du coup d’État qui a renversé le président élu en 1973.​ Pinochet a ensuite établi une dictature militaire qui a duré jusqu’en 1990, caractérisée par une répression politique féroce et des violations massives des droits de l’homme.​ Durant son règne, il a également exercé des fonctions de président de la République et de commandant en chef de l’armée.​ Pinochet est mort le 10 décembre 2006, sans avoir été jugé pour les crimes commis pendant sa dictature.​

Salvador Allende, le président déchu

Salvador Allende Gossens, né le 26 juin 1908, est un homme d’État chilien qui a exercé la fonction de président de la République du Chili de 1970 à 1973.​ Médecin de formation, Allende a été élu président avec un programme de réformes sociales et économiques radicales, visant à instaurer un système socialiste au Chili.​ Son gouvernement a nationalisé les industries clés, notamment les mines de cuivre, et a mis en place des réformes agraires.​ Cependant, son gouvernement a été confronté à une forte opposition de la part de la droite et de l’armée, qui ont finalement conduit au coup d’État militaire qui l’a renversé le 11 septembre 1973. Allende est mort ce jour-là, dans des circonstances encore controversées.​

Le coup d’État de 1973

Le 11 septembre 1973, les forces armées chiliennes, dirigées par le général Augusto Pinochet, renversent le gouvernement democratiiquement élu de Salvador Allende, ouvrant la voie à la dictature militaire.​

Les événements du 11 septembre 1973

Le 11 septembre 1973٫ les forces armées chiliennes٫ soutenues par la marine٫ l’armée de l’air et les carabiniers٫ lancent un assaut contre le palais de La Moneda٫ siège du gouvernement; Les troupes٫ dirigées par le général Augusto Pinochet٫ bombardent le palais٫ tandis que les soldats et les policiers encerclent le bâtiment.​ Salvador Allende٫ président de la République٫ refuse de se rendre et meurt dans l’assaut. Les militaires prennent le contrôle de la capitale٫ Santiago٫ et étendent leur emprise sur tout le pays. Les partisans d’Allende et les syndicalistes sont arrêtés٫ tandis que les opposants politiques sont persécutés.​ Les militaires proclament la création d’une junte gouvernementale٫ marquant ainsi le début de la dictature militaire au Chili.

La répression politique et les premières victimes

À la suite du coup d’État, la répression politique s’abat sur le Chili.​ Les militaires créent des centres de détention secrets, où des milliers de personnes sont emprisonnées, torturées et assassinées. Les opposants politiques, les syndicalistes, les étudiants et les intellectuels sont les premières cibles de la répression. Les forces de sécurité procèdent à des arrestations massives, souvent arbitraires, et les détenus sont soumis à des conditions inhumaines.​ Les fosses communes et les disparitions forcées deviennent monnaie courante.​ Les premières victimes du régime militaire sont nombreux, notamment des personnalités politiques et des leaders syndicaux, qui sont exécutés sommairement ou portés disparus.​

L’opposition politique et les mouvements sociaux

Face à la dictature militaire, une opposition politique et des mouvements sociaux se structurent, rassemblant partis politiques, syndicats, organisations de défense des droits de l’homme et mouvements étudiants.​

Les groupes d’opposition au régime autoritaire

Les groupes d’opposition au régime autoritaire de la Patria Nueva sont nombreux et divers.​ Les partis politiques traditionnels, tels que le Parti socialiste et le Parti démocrate-chrétien, jouent un rôle central dans l’opposition.​ Les syndicats, notamment la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), mobilisent également les travailleurs contre le régime. Les organisations de défense des droits de l’homme, comme la Commission chilienne des droits de l’homme, dénoncent les violations des droits fondamentaux.​ Les mouvements étudiants et les organisations de femmes, telles que le Mouvement des femmes chiliennes, sont également présents dans la résistance.​ Enfin, des groupes armés, comme le Front patriotique Manuel Rodríguez, mènent une lutte armée contre le régime.​

La répression et les violations des droits de l’homme

La répression politique et les violations des droits de l’homme sont caractéristiques du régime de la Patria Nueva.​ Les opposants politiques sont persécutés, emprisonnés, torturés et exécutés. Les disparitions forcées, les exécutions extrajudiciaires et les détentions arbitraires sont monnaie courante.​ Les forces de sécurité utilisent la violence pour réprimer les manifestations et les grèves.​ Les centres de détention clandestins, comme la Villa Grimaldi et la Stadium Nacional, sont utilisés pour interroger et torturer les prisonniers politiques.​ Les femmes et les enfants sont également victimes de la répression.​ Les violations des droits de l’homme commises pendant cette période sont considérées comme l’une des pires pages de l’histoire du Chili.​

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