Définition de l’intention communicative
La notion d’intention communicative réfère à la visée ou au but que le locuteur poursuit lorsqu’il émet un énoncé, c’est-à-dire ce qu’il cherche à transmettre ou à accomplir par son message.
Contexte linguistique
Le concept d’intention communicative s’inscrit dans le champ de la linguistique, plus spécifiquement dans la branche de la pragmatique. Cette dernière étudie la façon dont les énoncés sont utilisés dans des contextes spécifiques pour communiquer des informations, des attitudes ou des intentions.
Dans ce contexte, la linguistique étudie les éléments de la communication verbale tels que la syntaxe, la sémantique et la phonologie, mais également les facteurs extralinguistiques tels que le contexte culturel, social et situationnel.
C’est ainsi que l’intention communicative est considérée comme un élément clé pour comprendre la signification d’un énoncé, car elle permet de prendre en compte les objectifs et les visées du locuteur, ainsi que les effets attendus sur le destinataire.
Rôle de la pragmatique dans la communication
La pragmatique joue un rôle central dans la communication en ce qu’elle permet de prendre en compte les facteurs contextuels qui influencent la production et la réception des énoncés.
En effet, la pragmatique étudie les actes de langage, c’est-à-dire les actions que les locuteurs réalisent par le biais du langage, telles que demander, ordonner, promettre, etc.
Cette approche permet de comprendre comment les intentions communicatives sont mises en œuvre à travers des actes de langage spécifiques, et comment ces derniers sont interprétés par les destinataires en fonction du contexte.
La pragmatique montre ainsi que la communication est un processus complexe qui implique non seulement la transmission d’informations, mais également la négociation de sens et la gestion des relations sociales.
Les types d’intention communicative
Les intentions communicatives peuvent être classées en différentes catégories, notamment les intentions informatives, expressives, directives, commissives et déclaratives, qui varient en fonction de la nature de l’acte de langage et de son contexte.
Les actes de langage et leur force illocutoire
Les actes de langage, tels que définis par John Austin, sont des énoncés qui accomplissent une action spécifique, comme promettre, ordonner ou déclarer; Ces actes de langage possèdent une force illocutoire, qui est la capacité de l’énoncé à produire un effet sur le destinataire.
La force illocutoire d’un acte de langage dépend de plusieurs facteurs, tels que le contexte de l’énoncé, les intentions du locuteur et les conventions linguistiques en vigueur. Par exemple, lorsque quelqu’un dit “Je vous promets de vous aider”, la force illocutoire de cet énoncé est de créer une obligation morale pour le locuteur.
La théorie des actes de langage met en évidence l’importance de la dimension pragmatique de la communication, où le sens d’un énoncé ne dépend pas uniquement de sa forme syntaxique ou sémantique, mais également de son contexte d’énonciation et de l’intention du locuteur.
La distinction entre force illocutoire et effet perlocutoire
La théorie des actes de langage établit une distinction fondamentale entre la force illocutoire et l’effet perlocutoire d’un énoncé. La force illocutoire est la capacité de l’énoncé à produire un effet intentionnel sur le destinataire, tandis que l’effet perlocutoire est l’effet réellement produit sur le destinataire.
La force illocutoire est liée à l’intention du locuteur, tandis que l’effet perlocutoire dépend de la réception et de l’interprétation de l’énoncé par le destinataire. Par exemple, lorsque quelqu’un dit “Fermez la porte !”, la force illocutoire de cet énoncé est d’ordonner, mais l’effet perlocutoire peut varier en fonction de la réaction du destinataire, qui peut fermer la porte ou ignorer l’ordre.
Cette distinction permet de comprendre que la communication est un processus complexe qui implique à la fois l’intention du locuteur et la réception du destinataire.
L’approche inférentielle de la communication
L’approche inférentielle considère la communication comme un processus d’inférence où le destinataire déduit l’intention du locuteur à partir du contexte et de l’énoncé, en utilisant des règles et des principes de raisonnement.
La théorie de la pertinence et son rôle dans la communication
La théorie de la pertinence, développée par Dan Sperber et Deirdre Wilson, postule que les êtres humains cherchent à maximiser la pertinence de l’information lors de la communication. Cette théorie suggère que le destinataire cherche à identifier l’intention du locuteur en évaluant la pertinence de l’énoncé dans le contexte.
La pertinence est définie comme la combinaison de deux facteurs ⁚ l’effet cognitif, qui correspond à la nouveauté et à l’intérêt de l’information, et l’effort de traitement, qui correspond à la facilité ou à la difficulté de comprendre l’information.
La théorie de la pertinence joue un rôle crucial dans la communication car elle permet de expliquer comment les destinataires interprètent les énoncés et identifient l’intention du locuteur. Elle met en avant l’importance du contexte et de la coopération entre le locuteur et le destinataire pour réussir la communication.
Le principe de coopération et son impact sur l’interprétation
Le principe de coopération, formulé par Paul Grice, est un autre concept clé en pragmatique qui influence l’interprétation de l’intention communicative. Ce principe stipule que les interactants doivent coopérer pour atteindre une compréhension mutuelle.
Ce principe se décline en quatre maximes ⁚ la qualité (être sincère), la quantité (fournir autant d’informations que nécessaire), la relation (être pertinent) et la manière (être clair et éviter l’ambiguïté).
Le principe de coopération a un impact significatif sur l’interprétation de l’intention communicative car il encourage les destinataires à chercher une interprétation raisonnable et pertinente de l’énoncé. Cela signifie que les destinataires font des inférences et utilisent leurs connaissances du monde pour déduire l’intention du locuteur.
Exemples d’intention communicative
Les exemples d’intention communicative incluent les actes de langage tels que la demande, la promesse, la menace, l’invitation, etc., qui permettent de comprendre les objectifs sous-jacents du locuteur.
L’implicature, l’entailment et la présupposition ⁚ des outils pour déduire l’intention
L’analyse de l’intention communicative repose en partie sur la compréhension des mécanismes linguistiques tels que l’implicature, l’entailment et la présupposition. L’implicature désigne l’inférence que le récepteur peut tirer d’un énoncé au-delà de son sens littéral. L’entailment concerne les relations logiques entre les propositions, tandis que la présupposition renvoie aux informations considérées comme acquises par les interlocuteurs.
Ces outils permettent de déduire l’intention communicative en révélant les sous-entendus, les hypothèses et les attentes du locuteur. Par exemple, si quelqu’un dit “J’ai oublié mon parapluie”, l’implicature est que la personne préférerait avoir son parapluie. De même, si une phrase contient une présupposition, comme “J’ai rencontré le président hier”, l’entailment est que le locuteur a rencontré quelqu’un qui est président.
L’analyse du discours et sa contribution à la compréhension de l’intention communicative
L’analyse du discours est une approche qui étudie les interactions verbales dans leur contexte pour comprendre les intentions communicatives. Cette démarche prend en compte les éléments linguistiques, tels que le choix des mots, la structure des phrases et les marqueurs de discours, ainsi que les facteurs extra-linguistiques, comme le contexte social et culturel.
En examinant les stratégies discursives mises en œuvre par les locuteurs, l’analyse du discours permet de identifier les intentions communicatives sous-jacentes. Par exemple, l’utilisation de formules de politesse peut révéler une intention de marquer le respect ou la déférence. De même, l’emploi de termes techniques peut indiquer une intention de montrer son expertise ou son autorité.