YouTube player

Introduction

La deuxième présidence de Hipólito Yrigoyen, président argentin, marque un tournant dans l’histoire politique et sociale de l’Argentine, caractérisée par des réformes profondes.​

Contexte historique

L’élection de Hipólito Yrigoyen en 1928 intervient dans un contexte de grande transformation sociale et économique en Argentine.​ Le pays sortait d’une période de forte croissance économique٫ mais également de grande inégalité sociale. Les mouvements ouvriers et les revendications sociales se multipliaient٫ mettant en avant les déficiences du système politique et économique en place.​ L’arrivée au pouvoir de Yrigoyen٫ qui avait déjà exercé la fonction de président entre 1916 et 1922٫ marquait un retour à une politique plus sociale et plus démocratique.​ Cette deuxième présidence allait être marquée par une série de réformes qui allaient transformer profondément la société et l’économie argentines.

I. La situation politique au début de la deuxième présidence

En 1928, Yrigoyen prend les rênes d’un pays en plein essor économique, mais où les tensions politiques et sociales sont palpables.

Le contexte électoral

L’élection présidentielle de 1928 se déroule dans un contexte de grande instabilité politique. Les émeutes ouvrières et les mouvements étudiants ont secoué le pays tout au long de l’année 1927.​ Le parti radical٫ mené par Yrigoyen٫ bénéficie du soutien de la classe moyenne et des travailleurs٫ qui aspirent à une réforme profonde de la société argentine.​

Face à lui, le parti conservateur, qui représentait les intérêts des grands propriétaires terriens et des entreprises, tente de maintenir son pouvoir.​ Les élections se déroulent dans une atmosphère tendue, marquée par des affrontements entre les partisans des deux camps.​

La composition du gouvernement

Après sa réélection, Yrigoyen forme un gouvernement composé de personnalités issues du parti radical et de technocrates compétents.​ Le ministère de l’Intérieur est confié à Elpidio González, un homme de confiance du président, tandis que le ministère de l’Économie est attribué à Antonio De Tomaso, un économiste réputé.​

Le gouvernement compte également des ministres issus de la gauche modérée, tels que José Nicolás Matienzo, ministre de la Justice, et Juan Luis Franco, ministre de l’Instruction publique.​ Cette composition reflète la volonté de Yrigoyen de promouvoir une politique de réforme et de modernisation de l’État.​

II.​ Les réformes sociales

Les réformes sociales entreprises par Yrigoyen visent à améliorer les conditions de vie des travailleurs et des secteurs défavorisés, en mettant en œuvre des politiques de protection sociale.​

La législation sociale

La législation sociale mise en place pendant la deuxième présidence de Yrigoyen est marquée par l’adoption de lois fondamentales pour améliorer les conditions de travail et de vie des citoyens argentins.​ La loi sur les accidents du travail (1924) et la loi sur les contrats de travail (1925) sont deux exemples emblématiques de cette volonté de protéger les travailleurs.​ De plus, la création du Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale en 1923 contribue à renforcer la politique sociale de l’État.​ Ces réformes législatives ont permis d’améliorer sensiblement les conditions de vie des travailleurs et des secteurs défavorisés, contribuant ainsi à une plus grande justice sociale en Argentine.​

La création d’institutions sociales

La deuxième présidence de Yrigoyen est également marquée par la création d’institutions sociales qui contribuent à améliorer les conditions de vie des citoyens argentins. L’une des institutions clés créées pendant cette période est l’Office national du logement (1923), qui vise à promouvoir l’accès à un logement décent pour les travailleurs et leurs familles.​ De plus, la création de l’Institut national de statistiques (1924) permet de collecter et d’analyser des données précieuses sur la situation sociale et économique du pays.​ Ces institutions contribuent à renforcer la politique sociale de l’État et à améliorer les services publics offerts aux citoyens.​

III. Les réformes économiques

La deuxième présidence de Yrigoyen met en œuvre des réformes économiques visant à stimuler la croissance et à améliorer la situation économique de l’Argentine.

La politique économique

Dans le cadre de sa deuxième présidence, Yrigoyen met en place une politique économique visant à promouvoir le développement industriel et agricole de l’Argentine.​ Cette stratégie repose sur la mise en valeur des ressources nationales et la diversification de la production.​ Le gouvernement cherche à encourager l’investissement national et étranger, en créant un environnement favorable aux entreprises. Pour cela, il prend des mesures pour améliorer l’infrastructure, notamment en développant les réseaux de transport et de communication.​ Par ailleurs, le gouvernement Yrigoyen cherche à renforcer la banque centrale et à stabiliser la monnaie nationale, afin de garantir la stabilité macroéconomique.​

Les mesures de stimulation de l’économie

Pour stimuler l’économie, le gouvernement Yrigoyen prend des mesures pour encourager la production et la consommation. Il crée des institutions de crédit pour soutenir les entreprises et les agriculteurs, et établit des programmes de travaux publics pour créer des emplois et améliorer l’infrastructure.​ De plus, il met en place des politiques protectionnistes pour protéger les industries nationales et favoriser leur développement.​ Le gouvernement cherche également à promouvoir l’exportation et à diversifier les marchés, en signant des accords commerciaux avec d’autres pays.​ Ces mesures visent à relancer l’économie argentine et à améliorer le niveau de vie de la population.​

IV. Les résultats et les conséquences

Les réformes de Yrigoyen ont des effets durables sur l’Argentine, entraînant une amélioration du niveau de vie et une transformation de la société et de l’économie.

Les progrès sociaux

La deuxième présidence de Yrigoyen est marquée par des avancées significatives dans le domaine social. Les réformes entreprises ont permis d’améliorer les conditions de vie des travailleurs, notamment grâce à la mise en place de la journée de huit heures et à l’augmentation des salaires.​ La création d’institutions sociales telles que le Ministère du Travail et de la Prévoyance Sociale a également contribué à améliorer la protection sociale des citoyens. De plus, l’expansion de l’éducation publique et la promotion de la culture ont favorisé l’émergence d’une classe moyenne élargie.​ Ces progrès sociaux ont ainsi renforcé la cohésion sociale et contribué à réduire les inégalités.

Les défis économiques

Malgré les réformes économiques mises en place, la deuxième présidence de Yrigoyen a également été marquée par des défis économiques importants.​ La crise économique mondiale de 1929 a eu un impact négatif sur l’économie argentine, entraînant une baisse des exportations et une augmentation du chômage. De plus, la dépendance excessive à l’égard des exportations de matières premières a rendu l’économie argentine vulnérable aux fluctuations du marché international.​ La dette publique a également augmenté, ce qui a limité les possibilités d’investissement public. Ces défis économiques ont ainsi mis à l’épreuve la capacité du gouvernement à répondre aux besoins de la population et à maintenir la stabilité économique.​

En conclusion, la deuxième présidence de Yrigoyen a laissé un héritage durable dans l’histoire de l’Argentine, caractérisé par des réformes sociales et économiques novatrices.​

Bilan de la deuxième présidence

Le bilan de la deuxième présidence de Yrigoyen est contrasté.​ D’un côté, il a réussi à mettre en place des réformes sociales et économiques novatrices qui ont amélioré la vie des citoyens argentins.​ La législation sociale a été renforcée, les droits des travailleurs ont été élargis et l’économie a connu une période de croissance soutenue.​

D’un autre côté, la gestion économique a été parfois hasardeuse, et certaines décisions ont eu des conséquences négatives sur l’économie argentine.​ Malgré cela, la deuxième présidence de Yrigoyen reste un moment clé de l’histoire de l’Argentine, marqué par une volonté de réforme et de modernisation.​

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *