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I.​ Introduction

La Révolution anglaise, qui éclata au XVIIe siècle, fut un événement majeur dans l’histoire de l’Angleterre, marqué par un profond bouleversement politique et social.​

Elle eut des répercussions importantes sur l’évolution de la monarchie, du parlement et de la société anglaise, qu’il est essentiel d’étudier pour comprendre son contexte et ses enjeux;

A. Présentation du contexte historique

Le XVIIe siècle anglais est marqué par une grande instabilité politique et religieuse.​ La dynastie des Stuart, issue de la maison d’Écosse, règne sur l’Angleterre depuis 1603.​

Cette période voit également l’émergence d’un mouvement religieux puissant, le puritanisme, qui remet en question l’autorité de l’Église anglicane et du roi.​

Par ailleurs, l’Angleterre est également marquée par une croissance économique et démographique importante, qui contribue à l’émergence d’une bourgeoisie urbaine et instruite.

Ce contexte complexe et mouvementé créé les conditions propices à l’éclatement d’une crise politique majeure, qui prendra la forme de la Révolution anglaise.​

II.​ Contexte de la Révolution anglaise

La Révolution anglaise s’inscrit dans un contexte de tensions politiques et religieuses croissantes entre la monarchie absolue et le Parlement, ainsi que l’émergence de nouvelles forces sociales et idéologiques.​

A.​ La monarchie absolue des Stuart

La dynastie des Stuart, qui régna sur l’Angleterre de 1603 à 1714, était caractérisée par une conception absolutiste de la monarchie.​

Les rois Stuart, notamment Jacques Ier et Charles Ier, considéraient que leur pouvoir émanait directement de Dieu et qu’ils étaient donc irresponsables devant le Parlement.​

Cette vision de la monarchie entraîna une centralisation accrue du pouvoir et une limitation des libertés parlementaires.​

Les Stuart cherchèrent également à restaurer l’autorité de l’Église anglicane, ce qui suscita l’opposition des puritains et des presbytériens.​

Ces tensions entre la monarchie et les forces religieuses et parlementaires allaient contribuer à créer un climat de méfiance et de confrontation.​

B.​ L’émergence du Parlement

L’émergence du Parlement anglais comme institution politique majeure fut un processus graduel qui s’étala sur plusieurs siècles.​

Dès le XIIIe siècle, les communautés locales et les nobles avaient commencé à se réunir pour discuter des affaires du royaume.

Cependant, c’est avec la Magna Carta de 1215 que le Parlement acquit une certaine légitimité.​

À partir du XVIe siècle, le Parlement devint une institution plus structurée, composée de deux chambres ⁚ la Chambre des lords et la Chambre des communes.

Le Parlement anglais revendiquait ainsi une plus grande participation au gouvernement du royaume et une limitation du pouvoir royal.​

Cette affirmation de l’autorité parlementaire allait entrer en contradiction avec la conception absolutiste de la monarchie des Stuart.​

III.​ Les causes de la Révolution anglaise

Les tensions politiques, religieuses et sociales accumulées depuis le XVIe siècle créèrent un contexte propice à l’éclatement de la Révolution anglaise.

A.​ Le conflit entre la monarchie et le Parlement

Le Parlement, composé de membres élus par les communes, se considérait comme le représentant légitime du peuple anglais et refusait de se soumettre à la volonté royale.​

Les concessions faites par Charles I à la suite de la Pétition des droits en 1628 ne suffirent pas à apaiser les tensions, car il continua de gouverner sans consulter le Parlement.​

Ce conflit latent aboutit à une crise ouverte en 1640, lorsque Charles I convoqua le Parlement pour obtenir des fonds, mais celui-ci refusa de lui accorder des subsides sans obtenir en échange des garanties constitutionnelles.​

B.​ L’influence du puritanisme

Le puritanisme, mouvement religieux issu du calvinisme, exerça une influence considérable sur les événements de la Révolution anglaise.​

Ce courant, qui prônait une vie simple et austère, rejeta la hiérarchie de l’Église anglicane et les pratiques liturgiques jugées trop catholiques.​

Les puritains, majoritaires au Parlement, accusèrent Charles I de favoriser le catholicisme et de vouloir rétablir la suprématie papale.​

Oliver Cromwell, leader des Roundheads, fut l’un des principaux représentants de ce mouvement, qui contribua à radicaliser l’opposition au roi et à préparer le terrain pour la Révolution.​

Le puritanisme inspira également les idéaux de liberté et d’égalité qui animèrent les combattants de la Révolution anglaise.​

IV. L’English Civil War

La guerre civile anglaise, qui dura de 1642 à 1651, opposa les partisans du roi Charles I, les Cavaliers, aux défenseurs du Parlement, les Roundheads.​

A.​ Les ROUNDHEADS et les CAVALIERS

Les deux camps principaux qui s’affrontèrent lors de la guerre civile anglaise étaient les Roundheads et les Cavaliers.​

Les Roundheads, également appelés Parlementaires, étaient les partisans du Parlement et de l’oligarchie bourgeoise.​ Ils étaient majoritairement des Puritains, hostiles à l’autorité royale et aux traditions catholiques.​

Ils portaient des coiffures courtes, d’où leur nom de Roundheads, et étaient souvent issus de la bourgeoisie marchande et des classes moyennes.​

Les Cavaliers, quant à eux, étaient les partisans du roi Charles I et de la monarchie absolue.​ Ils étaient souvent issus de la noblesse et de l’aristocratie, et défendaient les intérêts de la couronne et de l’Église anglicane.​

B.​ La victoire des ROUNDHEADS et l’exécution de Charles I

Malgré une résistance acharnée, les forces royalistes furent vaincues par les Roundheads à la bataille de Naseby en 1645.​

Cette défaite décisive permit aux Parlementaires de prendre le contrôle de l’Angleterre et du Pays de Galles.​

Charles I, considéré comme responsable de la guerre et de la souffrance du peuple, fut jugé et condamné à mort pour haute trahison.​

Le 30 janvier 1649, il fut exécuté publiquement à Whitehall, mettant fin à la monarchie absolue des Stuart.​

Cette exécution marqua un tournant dans l’histoire anglaise, ouvrant la voie à l’établissement d’une république sous la direction d’Oliver Cromwell.​

V.​ Conséquences de la Révolution anglaise

La Révolution anglaise eut des conséquences durables sur la monarchie, le parlement et la société anglaise, préparant le terrain pour l’émergence d’une démocratie moderne.​

A.​ L’établissement de la République

L’exécution de Charles I en 1649 marqua la fin de la monarchie absolue et l’avènement de la République, connue sous le nom de Commonwealth d’Angleterre.​

Cette nouvelle forme de gouvernement fut instaurée par Oliver Cromwell, qui devint Lord Protecteur de l’Angleterre, de l’Écosse et de l’Irlande.

Le Commonwealth fut caractérisé par une séparation des pouvoirs et une limitation du pouvoir exécutif, préfigurant ainsi les principes de la démocratie moderne.​

Malgré ses réalisations, le régime de Cromwell fut controversé et autoritaire, ce qui contribua à sa chute en 1660.​

L’établissement de la République fut ainsi une étape importante dans l’évolution politique de l’Angleterre, même si elle ne fut pas durable.​

B; La restauration de la monarchie

En 1660, après la mort d’Oliver Cromwell et la période d’instabilité qui suivit, le général George Monck restaura la monarchie en appelant Charles II, fils de Charles I, à retrouver le trône.

Cette restauration permit à la dynastie des Stuart de reprendre le pouvoir, mais elle fut également accompagnée d’une série de compromis politiques et religieux.​

Le roi Charles II dut accepter une monarchie limitée, avec des pouvoirs partagés avec le Parlement, ce qui mit fin à l’absolutisme royal.​

La Glorieuse Révolution de 1688, qui vit l’arrivée au pouvoir de Guillaume III et de Marie II, consacra définitivement la monarchie parlementaire en Angleterre.

Cette évolution institutionnelle eut des conséquences durables sur l’équilibre des pouvoirs en Angleterre et dans les pays anglo-saxons.​

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