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I.​ Introduction

Nikita Khrouchtchev, figure emblématique de l’Union soviétique, occupe une place centrale dans l’histoire du XXe siècle, notamment pendant la guerre froide.​

Dirigeant charismatique du Parti communiste de l’URSS, il succède à Staline en 1953 et dirige le pays jusqu’en 1964.

Sa biographie, marquée par une ascension fulgurante et un règne tumultueux, offre un panorama unique sur la Russie soviétique.​

A.​ Présentation de Nikita Khrouchtchev

Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev est né le 15 avril 1894 dans le village de Kalinovka, en Russie.​ Issu d’une famille de paysans, il grandit dans une atmosphère de pauvreté et de travail acharné.

Fervent défenseur des idées Marxiste-Léniniste, Khrouchtchev adhère au Parti communiste en 1918 et commence sa carrière politique comme responsable local.​

Doté d’un charisme exceptionnel et d’une grande capacité de travail, il gravit rapidement les échelons du pouvoir, devenant l’un des principaux leaders de l’Union soviétique après la mort de Staline.​

B. Contexte historique ⁚ l’Union soviétique après la mort de Staline

La mort de Joseph Staline, survenue le 5 mars 1953, marque un tournant décisif dans l’histoire de l’Union soviétique.​

L’époque stalinienne, caractérisée par une répression féroce et une économie planifiée, laisse place à une période de transition politique et sociale.​

Le Politburo, instance dirigeante du Parti communiste, cherche à réformer le système soviétique, mais les rivalités internes et les luttes pour le pouvoir créent une atmosphere de tension et d’incertitude.

Dans ce contexte trouble, Nikita Khrouchtchev va saisir l’opportunité de prendre le pouvoir et de mettre en œuvre ses propres réformes.​

II.​ Biographie de Nikita Khrouchtchev

Nikita Khrouchtchev naît le 17 avril 1894 dans une famille de paysans ukrainiens pauvres, dans le village de Kalinovka, en Russie impériale.

A.​ Enfance et jeunesse

Nikita Khrouchtchev grandit dans une famille pauvre, où il reçoit une éducation sommaire.​

Il commence à travailler à l’âge de 14 ans comme berger, puis comme ouvrier dans une mine de charbon.​

C’est à cette époque qu’il découvre les principes du marxisme-léninisme, qui vont influencer sa vie politique future.​

En 1918, il s’engage dans l’Armée rouge et participe à la guerre civile russe.​

Cette expérience militaire lui permet d’accéder à des fonctions administratives au sein du Parti communiste.

B.​ Carrière politique avant la Seconde Guerre mondiale

Dans les années 1920, Khrouchtchev occupe divers postes au sein du Parti communiste, notamment comme secrétaire du comité régional de Donetsk.​

En 1929, il est nommé directeur de l’Institut industriel de Moscou, où il rencontre des personnalités influentes du régime stalinien.​

Khrouchtchev devient membre du Comité central du Parti communiste en 1934 et est élu député au Soviet suprême de l’URSS en 1937.​

Il joue un rôle clé dans la répression des opposants politiques lors des purges staliniennes, ce qui lui permet de gagner la confiance de Staline.​

Cette période marque le début de son ascension rapide au sein de la hiérarchie soviétique.

C.​ Rôle pendant la Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Khrouchtchev est commissaire politique à Stalingrad, où il joue un rôle crucial dans la défense de la ville.​

Il est promu général-lieutenant en 1943 et devient membre du Conseil militaire du Front sud-ouest.​

Khrouchtchev participe à la planification de plusieurs opérations militaires clés, dont la bataille de Koursk et la libération de l’Ukraine.​

Son expérience militaire et ses compétences organisationnelles lui valent la reconnaissance de Staline, qui le nomme premier secrétaire du Parti communiste d’Ukraine en 1944.

Ce poste stratégique prépare Khrouchtchev à prendre la tête de l’URSS après la mort de Staline.​

III.​ Ascension au pouvoir

Après la mort de Staline en 1953٫ Khrouchtchev entame une lutte pour le pouvoir avec les autres membres du Politburo.

Il utilise ses réseaux et son influence pour évincer ses rivaux et consolider sa position.​

A.​ Membre du Politburo et gouverneur d’Ukraine

Dès 1939, Khrouchtchev devient membre du Politburo, l’organe dirigeant du Parti communiste de l’URSS.

Il est également nommé secrétaire du Parti communiste d’Ukraine, poste qui lui permet d’exercer une grande influence sur la vie politique ukrainienne.​

Sa gestion de l’Ukraine, marquée par une relative libéralisation, contribue à renforcer sa popularité et à assoir son autorité.​

Ces expériences préparent son ascension future au poste de secrétaire général du Parti communiste de l’URSS.​

B. Rivalité avec Malenkov et Beria

Après la mort de Staline en 1953٫ Khrouchtchev doit affronter une vive rivalité avec Georgi Malenkov et Lavrenti Beria.​

Malenkov, Premier ministre de l’URSS, et Beria, chef de la police secrète, constituent des obstacles à l’accession de Khrouchtchev au pouvoir suprême.

Khrouchtchev parvient cependant à évincer Beria en juin 1953٫ grâce à l’appui de l’armée et du ministre de la Défense٫ Nikolaï Boulganine.​

Il doit encore affronter Malenkov, mais finit par l’emporter en février 1955٫ devenant ainsi le leader incontesté de l’URSS.

C. Discours secret de 1956 et début de la déstalinisation

Le 25 février 1956٫ Khrouchtchev prononce un discours secret au XXe Congrès du Parti communiste de l’URSS٫ révélant les crimes de Staline.​

Ce discours, connu sous le nom de “Rapport secret”, marque un tournant décisif dans l’histoire soviétique.​

Khrouchtchev dénonce les purges, les répressions et les exécutions sommaires ordonnées par Staline, ouvrant ainsi la voie à une période de déstalinisation.

Cette rupture avec le passé stalinien permet à Khrouchtchev de consolider son pouvoir et de lancer des réformes destinées à libéraliser la société soviétique.​

IV. Gouvernement de Nikita Khrouchtchev

De 1953 à 1964, Nikita Khrouchtchev dirige l’Union soviétique, mettant en œuvre des réformes économiques, politiques et sociales.​

A. Réformes économiques et politiques

Dans le domaine économique, Khrouchtchev lance une série de réformes visant à améliorer l’efficacité et la productivité du système soviétique.​

Il met en place la décentralisation de l’économie, créant des conseils régionaux pour gérer les ressources locales.​

Ces mesures permettent une croissance économique significative, mais rencontrent également des résistances au sein du Parti communiste.​

Khrouchtchev poursuit également des réformes politiques, élargissant les libertés individuelles et réduisant la répression politique.​

B.​ Déstalinisation et libéralisation de la société soviétique

Khrouchtchev entame une politique de déstalinisation, cherchant à éradiquer l’héritage autoritaire de Staline.​

Il condamne les excès du stalinisme, autorise la publication d’œuvres littéraires critiques et permet la réhabilitation de victimes de la répression.​

Il libéralise également la société soviétique, autorisant une plus grande liberté d’expression et de circulation.

Ces réformes suscitent un débat intense au sein du Parti communiste et entraînent une résistance farouche de la vieille garde stalinienne.​

Cependant, Khrouchtchev parvient à imposer sa vision d’une société soviétique plus ouverte et plus démocratique.

Cette déstalinisation contribue à améliorer l’image de l’URSS à l’étranger et à renforcer la légitimité de Khrouchtchev.

C.​ Politique étrangère et relations avec l’Occident

La politique étrangère de Khrouchtchev est marquée par une volonté de coexistence pacifique avec l’Occident.​

Il cherche à réduire les tensions de la guerre froide, notamment en établissant des relations diplomatiques avec les États-Unis.

Il rencontre le président américain Eisenhower à Camp David en 1959 et lance une campagne de propagande pour promouvoir l’idée d’une coexistence pacifique.

Cependant, cette politique est mise à l’épreuve lors de la crise des missiles de Cuba en 1962, qui porte les deux superpuissances au bord de la guerre nucléaire.​

Malgré ces tensions, Khrouchtchev parvient à maintenir une certaine stabilité dans les relations internationales, évitant ainsi une escalade militaire.

Sa politique étrangère contribue à renforcer l’influence de l’URSS sur la scène internationale.​

V. Citations célèbres de Nikita Khrouchtchev

« Le culte de la personnalité a causé beaucoup de mal à notre parti ».​

« Nous allons enterrer vous », déclarant sa confiance dans la supériorité du système soviétique.​

A. Sur la déstalinisation et la réforme

Dans son discours secret de 1956, Khrouchtchev dénonce les excès du stalinisme et lance la déstalinisation.

« Le culte de la personnalité a causé beaucoup de mal à notre parti », dit-il, critiquant la glorification de Staline.​

Khrouchtchev poursuit en condamnant les répressions staliniennes et les déportations massives.​

Ces déclarations marquent un tournant dans l’histoire de l’URSS, amorçant une ère de libéralisation relative.

Khrouchtchev appelle à une réforme du système politique et économique soviétique, préconisant une gestion plus démocratique et une plus grande autonomie pour les républiques socialistes.​

Ces propos audacieux contribuent à l’image de Khrouchtchev comme réformateur et modernisateur de l’Union soviétique.​

B.​ Sur la coexistence pacifique et la guerre froide

Khrouchtchev défend la doctrine de la coexistence pacifique, qui vise à réduire les tensions entre l’URSS et l’Occident.​

« Nous sommes prêts à vivre en paix avec les pays capitalistes », déclare-t-il, appelant à une détente internationale.

Mais cette rhétorique pacifique ne cache pas la réalité de la guerre froide.

Khrouchtchev est convaincu que le communisme vaincra le capitalisme, mais il est prêt à attendre, estimant que le temps joue en faveur de l’Union soviétique.​

Il adopte une stratégie de « compétition pacifique », où l’URSS cherche à démontrer sa supériorité économique et idéologique.​

Cette approche ambiguë caractérise la politique étrangère de Khrouchtchev pendant la guerre froide.​

VI.​ Mort et héritage de Nikita Khrouchtchev

Khrouchtchev meurt le 11 septembre 1971, à l’âge de 77 ans, dans son appartement de Moscou, victime d’une crise cardiaque.​

Son héritage complexe et controversé continue de fasciner les historiens et les analystes politiques.​

Il laisse derrière lui un pays transformé, mais également une société soviétique encore marquée par la répression et la censure.​

A.​ Renversement et retraite forcée en 1964

En octobre 1964, Khrouchtchev est renversé par un coup d’État pacifique mené par Léonid Brejnev et Alexei Kossyguine.

Cette volte-face est consécutive à la perte de confiance du Politburo envers Khrouchtchev, accusé d’autoritarisme et de gestion économique hasardeuse.​

Les réformes économiques et politiques entreprises par Khrouchtchev sont jugées trop timides et inefficaces pour répondre aux besoins du pays.​

Le 15 octobre 1964, Khrouchtchev est contraint de démissionner de ses fonctions de secrétaire général du Parti communiste et de président du Conseil des ministres de l’URSS.​

Il est remplacé par Brejnev et Kossyguine, qui amorcent une période de stabilité et de consolidation du régime soviétique.​

B. Dernières années et mort en 1971

Après sa démission, Khrouchtchev est placé en résidence surveillée à Moscou, où il mène une vie retirée.

Il passe ses dernières années à rédiger ses mémoires, qui seront publiées à titre posthume.

Khrouchtchev meurt le 11 septembre 1971, à l’âge de 77 ans, dans son appartement de Moscou.​

Sa mort est annoncée officiellement le lendemain, et il est inhumé au cimetière de Novodievitchi, réservé aux personnalités soviétiques.​

Malgré son départ du pouvoir, Khrouchtchev laisse un héritage durable sur la Russie soviétique et la guerre froide.

C.​ Bilan et héritage de son gouvernement

Le gouvernement de Khrouchtchev laisse un héritage contrasté, marqué par des réformes économiques et politiques importantes.​

La déstalinisation et la libéralisation de la société soviétique ont permis une certaine ouverture vers l’Occident.​

Cependant, les erreurs économiques et les décisions autoritaires ont également terni son bilan.

Khrouchtchev est considéré comme un réformateur qui a contribué à amorcer la fin de la guerre froide.​

Son héritage continue de faire débat parmi les historiens et les spécialistes de l’URSS, qui s’accordent toutefois sur son rôle central dans l’histoire de la Russie soviétique.​

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