I. Introduction
Le Phare d’Alexandrie, l’un des sept merveilles de l’ancien monde, est un monument historique emblématique de la civilisation antique égyptienne, symbolisant la puissance et la grandeur de l’Égypte.
A. Présentation du Phare d’Alexandrie
Le Phare d’Alexandrie, également connu sous le nom de Pharos d’Alexandrie, est un ancien phare situé sur l’île de Pharos, à Alexandrie, en Égypte. Ce monument historique majestueux fut érigé au 3ème siècle avant Jésus-Christ, pendant le règne de Ptolémée II, dans le but de guider les navires vers le port d’Alexandrie. Il s’agit d’un exemple exceptionnel de l’ingéniosité architecturale de l’époque hellénistique, qui a marqué l’histoire de la construction de phares dans le monde entier. Le Phare d’Alexandrie est considéré comme l’un des plus grands accomplissements de l’architecture antique, rivalisant avec les autres merveilles de l’époque, telles que le Colosse de Rhodes ou les Jardins suspendus de Babylone.
II. Localisation
Le Phare d’Alexandrie est situé sur l’île de Pharos, à Alexandrie, en Égypte, sur les rives de la Méditerranée, offrant une vue panoramique sur le port et la ville antique.
A. Situation géographique
Le Phare d’Alexandrie est situé sur l’île de Pharos, une petite île située au large de la côte égyptienne, à environ 1,5 km à l’ouest d’Alexandrie. Cette île, autrefois séparée du continent, est maintenant reliée à la terre ferme par un isthme créé par les sédiments déposés par le Nil. Le phare se trouve ainsi à la pointe est de l’île, dominant la rade d’Alexandrie et offrant une vue imprenable sur la Méditerranée. Cette situation géographique stratégique permettait au phare de servir de repère pour les marins et les navires qui approchaient le port d’Alexandrie, l’un des plus importants de l’Antiquité.
B. Contexte géographique
L’emplacement du Phare d’Alexandrie est caractérisé par une combinaison unique de facteurs géographiques et climatiques. La ville d’Alexandrie, fondée en 331 av. J.-C. par Alexandre le Grand, est située sur la côte méditerranéenne de l’Égypte, à la jonction du delta du Nil et de la mer Méditerranée. Cette position stratégique en fait un carrefour commercial et culturel important entre l’Orient et l’Occident. Le climat méditerranéen, avec ses vents dominants venant du nord-ouest, rendait les approches maritimes dangereuses, ce qui nécessitait la présence d’un phare pour guider les navires vers le port sûr d’Alexandrie.
III. Histoire
La construction du Phare d’Alexandrie s’inscrit dans le contexte de la dynastie lagide, sous le règne de Ptolémée II, entre 280 et 247 av. J.-C., comme un symbole de la puissance du royaume ptolémaïque.
A. Construction et fonctionnement
La construction du Phare d’Alexandrie s’est étalée sur douze ans, de 280 à 247 av. J.-C.٫ sous la direction de l’architecte Sostrate de Cnide. Cette réalisation architecturale monumentale a été édifiée sur l’île de Pharos٫ à l’entrée du port d’Alexandrie٫ pour servir de guide aux navigateurs dans le golfe alexandrin. Le phare était équipé d’un système d’éclairage sophistiqué٫ utilisant des miroirs et des lentilles pour amplifier la lumière du feu٫ visible jusqu’à une distance de 50 kilomètres. Cette innovation technique a permis de sécuriser les accès au port et de faciliter la navigation maritime dans la région méditerranéenne.
B. Évolution et déclin
Au fil des siècles, le Phare d’Alexandrie a subi de nombreux dommages et restaurations. Les tremblements de terre du Xe siècle ont entraîné des dégâts importants, mais les Byzantins et les Arabes ont entrepris des réparations pour maintenir son fonctionnement. Cependant, en 1303٫ un séisme particulièrement violent a entraîné l’effondrement de la partie supérieure du phare. Les Ottomans٫ qui ont conquis l’Égypte en 1517٫ n’ont pas entrepris de restaurer le monument٫ qui est progressivement tombé en ruine. Au XIXe siècle٫ les derniers vestiges du phare ont été démolis pour fournir des matériaux de construction à d’autres projets.
IV. Description
Le Phare d’Alexandrie était un monumental ouvrage architectural, haut de plus de 120 mètres, composé de trois étages de forme spiralée, supportant une statue colossale du dieu Hélios.
A. Architecture
L’architecture du Phare d’Alexandrie est un exemple remarquable de l’ingéniosité et de la créativité des architectes de l’époque hellénistique. Conçu par Sostrate de Cnide, le phare présente une structure complexe, composée de trois étages de forme spiralée, dont les dimensions augmentent progressivement vers le haut. Le premier étage, le plus large, servait de base solide pour les deux étages supérieurs. Le deuxième étage, plus fin, abritait une salle de réception et des logements pour les gardiens du phare. Enfin, le troisième étage, le plus élancé, supportait la lanterne, où brûlait une flamme qui guidait les marins dans la nuit.
B. Caractéristiques techniques
Les caractéristiques techniques du Phare d’Alexandrie sont impressionnantes pour son époque. La hauteur du phare est estimée à environ 120-130 mètres, ce qui en faisait l’une des structures les plus élevées du monde antique. La lanterne, située au sommet, était équipée de miroirs polis qui réfléchissaient la lumière du jour et de la nuit, permettant ainsi de signaler la présence du phare à grande distance. La portée de la lumière était d’environ 50 km, ce qui permettait aux marins de détecter le phare bien avant d’atteindre les côtes égyptiennes. Ces caractéristiques techniques ont fait du Phare d’Alexandrie un véritable chef-d’œuvre de l’ingénierie antique.
V. Ruines et exploration
Les ruines du Phare d’Alexandrie, immergées dans la Méditerranée, attirent les archéologues et les plongeurs, offrant un aperçu unique sur l’architecture et la technologie de l’ancienne civilisation égyptienne.
A. État actuel
L’état actuel des ruines du Phare d’Alexandrie est le résultat d’une longue série d’événements naturels et humains qui ont contribué à sa détérioration. Les vestiges du phare sont aujourd’hui dispersés sur le fond marin, à proximité de la côte d’Alexandrie. Les parties les plus bien conservées sont les fondations et les blocs de pierre qui formaient la base du phare. Les colonnes et les éléments décoratifs ont été victimes de la corrosion marine et des pillages. Malgré cet état, les ruines du Phare d’Alexandrie restent un site archéologique exceptionnel, offrant un aperçu unique sur l’ingénierie et l’architecture de l’Antiquité.
B. Exploration et conservation
Les efforts d’exploration et de conservation des ruines du Phare d’Alexandrie sont menés par des équipes d’archéologues et de spécialistes en patrimoine culturel. Les fouilles sous-marines et les études géophysiques permettent de mieux comprendre la structure et la fonctionnalité du phare. Les artefacts découverts sont étudiés et conservés dans des musées et des institutions spécialisées. Les autorités égyptiennes et les organisations internationales travaillent ensemble pour protéger le site et promouvoir sa valorisation touristique et culturelle. Des projets de réhabilitation et de reconstruction sont également à l’étude, visant à restaurer le phare dans son état d’origine et à en faire un symbole de la richesse culturelle de l’Égypte antique.